Tout sourire, la reine Élisabeth II, 86 ans, a quitté lundi après-midi l'hôpital King Edward VII à Londres où elle avait été admise dimanche pour une gastroentérite, rassurant ceux qui s'inquiétaient de cette première hospitalisation depuis dix ans.  

Vêtue d'un manteau rouge, la souveraine est sortie à pied de l'établissement londonien à 14 h 45, heures locales et GMT (9 h 45 à Montréal), a serré les mains de membres du personnel puis s'est assise à l'arrière de la voiture qui l'attendait devant l'hôpital.

La Bentley, escortée par des motards, s'est éloignée sous les yeux de dizaines de photographes et cameramans dont bon nombre avaient passé la nuit devant l'établissement du centre de Londres.

Réputée pour sa santé de fer et sa grande énergie, la reine avait été admise dimanche après-midi au King Edward VII, «à titre de précaution», en raison de «symptômes de gastroentérite», avait indiqué le palais de Buckingham.

Mais cette maladie a contraint la reine, qui a fêté en 2012 ses soixante ans de règne dans une grande ferveur populaire et a rempli des centaines d'engagements officiels chaque année, à reporter ou annuler ses rendez-vous publics cette semaine.

«On verra ce qu'il en est pour la semaine prochaine», a dit une porte-parole du palais.

La souveraine devait notamment se rendre à Rome mercredi et jeudi avec son époux, le prince Philip, à l'invitation du président italien Giorgio Napolitano. Ce voyage aurait constitué son premier déplacement à l'étranger depuis octobre 2011, date à laquelle elle s'était rendue en Australie.

Le palais de Buckingham, soucieux de dédramatiser ses ennuis de santé, n'a fourni aucune précision sur son traitement, se contentant de répéter qu'elle «avait bon moral» et que hormis cette gastroentérite, elle était «en bonne santé».

Les personnes souffrant de gastroentérite, une infection de l'estomac et des intestins, sont sujettes à des vomissements et des diarrhées.

Cette maladie, le plus souvent bénigne, peut toutefois avoir pour conséquence la déshydratation pour les malades - particulièrement les plus âgés - et les médecins ont peut-être souhaité traiter la reine par intraveineuse, ont souligné les experts interrogés par les médias britanniques.

«Bien que la reine ait dû aller à l'hôpital pour la première fois depuis dix ans, elle a insisté pour qu'on n'en fasse pas toute une histoire», soulignait le Daily Mail, rappelant à l'instar de nombreux journaux son «stoïcisme» légendaire. Elle aurait demandé à ne pas recevoir de visites pendant son séjour.

«Sa dévotion à son travail est telle qu'elle laisse rarement une chose aussi mineure qu'une indisposition l'en détourner», renchérissait le Sun.

La reine, qui aura 87 ans le 21 avril prochain, avait déjà fait un séjour à l'hôpital en 2003 pour une opération du genou.

Pendant ce bref séjour à l'hôpital, photographes et cameramans ont fait le pied de grue devant l'établissement, à l'affût du moindre va-et-vient, sous la surveillance d'une équipe de policiers, parmi lesquels le plus grand «bobby»  (policier) britannique (2,18 m) abondamment photographié.

L'hôpital King Edward VII, où sont souvent soignés les membres de la famille royale, avait accueilli Kate début décembre, l'épouse du prince William, enceinte du futur héritier du trône, qui souffrait de violentes nausées de début de grossesse.

Le prince Philip, qui aura 92 ans en juin, a quant à lui connu plusieurs alertes depuis fin 2011, qui l'ont conduit à trois reprises à l'hôpital, pour des problèmes cardiaques et une infection urinaire. Il a limité depuis ses engagements officiels.

Si son règne se prolonge au-delà de 2015, Élisabeth II détrônera sa trisaïeule, la reine-impératrice Victoria, détentrice du record de longévité au pouvoir. Sa mère, la reine mère, s'est éteinte à 101 ans en 2002.