L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, lancé dans sa sixième campagne électorale en 18 ans, a galvanisé ses troupes jeudi soir lors d'une rencontre organisée dans une salle de concert de Rome, à deux pas du Vatican.

«De 14% (il y a quelques semaines), nous sommes passés à 23%, c'est une remontée extraordinaire!», a-t-il lancé sous les chauds applaudissements de ses partisans. Selon lui, en ajoutant divers mouvements qui lui sont proches, sa coalition ne se trouve plus qu'à 1,7 point du favori, le leader du centre gauche Pier Luigi Bersani. «On va les dépasser!», a-t-il lancé depuis une scène sur fond bleu orné des macarons de son parti, le Peuple de la Liberté (PDL).

Selon les sondages publiés en Italie, la coalition autour de Silvio Berlusconi recueillerait 28% contre 34% à la gauche.

Devant un millier d'inconditionnels, parmi lesquelles plusieurs femmes en manteaux de fourrure et beaucoup de plus de 60 ans, le Cavaliere s'est livré à son exercice de charme habituel, armé de son éternel sourire et de son arsenal de plaisanteries.

«J'ai regardé mon miroir ce matin...», a-t-il commencé, interrompu par les cris de ses admiratrices -«Tu es beau!»-. Puis il a enchaîné: «...et j'ai pensé: ils ne font plus les miroirs comme autrefois..». Allusion à son âge avancé, 76 ans.

Le magnat des médias a repris ses thèmes de campagne favoris, au premier rang desquels la hausse des impôts, imposée par Mario Monti qui lui a succédé en novembre 2011 alors que l'Italie était au bord de l'asphyxie.

«Nous, nous avons rétabli les comptes sans jamais mettre la main dans les poches des Italiens», a-t-il assuré, rappelant sa promesse de supprimer et même de rembourser aux Italiens l'impopulaire taxe foncière rétablie par le chef du gouvernement sortant.

Dans l'Auditorium de la Conciliation, les partisans qui l'avaient accueilli en brandissant de petits drapeaux aux couleurs du PDL ne cachaient pas leur enthousiasme.

«Nous suivons Berlusconi depuis toujours, je crois à ce qu'il dit et il tiendra ses promesses. La gauche devrait aller en enfer», déclare à l'AFP Gerardo Cancieri, 72 ans.

«Berlusconi est en train de remonter la pente, grâce à sa façon de faire, sa présence et son charisme. On pensait qu'il avait fait son temps, mais il stupéfie tout le monde avec sa remontée», surenchérit Luciana, une femme au foyer de 53 ans.

Pour chauffer la salle avant son arrivée, deux grands écrans montraient des photos en noir et blanc de Berlusconi enfant, des interviews de sa mère aujourd'hui décédée, mais aussi les principales étapes de sa carrière d'homme d'affaires jusqu'à son entrée en politique en 1994.

Sans oublier les succès du Milan AC, l'équipe de football dont il est propriétaire, le tout sur fond de musique digne de la «Guerre des étoiles».

Aucune allusion aux déboires judiciaires du Cavaliere, du Rubygate au procès Mediaset. «Sa vie privée est critiquable, mais il ne faut pas la mélanger avec son rôle politique», estime Giulia, une étudiante blonde de 20 ans.