Vingt-neuf policiers ont été blessés samedi à Belfast lors d'incidents entre membres des communautés protestantes et catholiques, qui ont éclaté après une nouvelle manifestation autour du drapeau britannique, a indiqué la police.

Les policiers ont été visés par des briques et des feux d'artifice alors qu'ils tentaient de s'interposer entre les deux groupes. La police a riposté avec des canons à eau et des balles en caoutchouc.

Un porte-parole de la police a confirmé que quelques policiers ont dû être hospitalisés pour être soignés de leurs blessures.

Ces incidents ont éclaté alors que des manifestants rentraient d'un énième rassemblement à Belfast pour protester contre la décision, le 3 décembre, du conseil municipal de la capitale de l'Irlande du Nord de ne plus faire flotter en permanence le drapeau britannique.

Les loyalistes, des protestants favorables au maintien de l'union de l'Irlande du Nord avec le Royaume-Uni, voient dans cette décision une attaque contre leur identité et une concession inacceptable faite aux républicains catholiques, partisans d'une unification avec la République d'Irlande voisine.

Depuis plus d'un mois, des manifestations, parfois violentes, sont organisées en Irlande du Nord, province britannique semi-autonome, pour réclamer le retour permanent de l'Union Jack sur l'hôtel de ville de Belfast. Plus de 100 policiers ont été blessés et une centaine de personnes ont été arrêtées depuis début décembre, selon le dernier bilan de la police.

Le premier ministre nord-irlandais Peter Robinson, le vice-premier ministre nord-irlandais Martin McGuinness, la ministre britannique de l'Irlande du Nord Theresa Villiers et le vice-premier ministre irlandais Eamon Gilmore doivent s'entretenir du problème la semaine prochaine.

«Cette violence est organisée, et ceux qui en sont responsables sont des criminels qui veulent créer le chaos», a estimé M. Gilmore. «Cela n'a rien à voir avec de vrais problèmes autour du drapeau et de l'identité», a-t-il affirmé.

L'Irlande du Nord a connu trente années de violences intercommunautaires qui ont fait 3500 morts et opposé protestants loyalistes et républicains catholiques. Malgré l'accord de paix de 1998 qui a établi un partage du pouvoir entre catholiques et protestants, des incidents sporadiques se produisent encore dans la province.