C'est comme une plaie profonde qui ne cicatrise jamais. Depuis le mois de décembre, les tensions entre loyalistes protestants et républicains catholiques ont viré à la violence dans la capitale d'Irlande du Nord. Alors que l'Union Jack devrait être hissé aujourd'hui sur l'hôtel de ville de Belfast pour souligner l'anniversaire de naissance de la duchesse Kate, les Nord-Irlandais se demandent comment désamorcer la crise. Encore une fois.

Drapeau

Celui du Royaume-Uni. Quand doit-il flotter sur l'hôtel de ville de Belfast, capitale de la province britannique semi-autonome d'Irlande du Nord? Les conseillers municipaux républicains, partisans de l'indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni, n'en voulaient pas du tout. Les conseillers loyalistes, fidèles à la couronne d'Angleterre, voulaient le voir toute l'année. Un compromis a été trouvé: il flotterait à 17 occasions prédéterminées dans l'année, dont la première est aujourd'hui, jour du 31e anniversaire de naissance de Kate Middleton, duchesse de Cambridge. Mais des citoyens loyalistes ne l'ont pas digéré. Depuis une semaine, les manifestations ont tourné à l'émeute dans l'est de Belfast.

Troubles

Ce n'est pas la situation critique des années 60-90, mais c'est un dur rappel des heures sombres qui ont opposé les communautés loyalistes protestantes et républicaines catholiques. En 30 ans de troubles, les violences avaient fait 3500 morts. Cette fois-ci, une soixantaine de policiers ont été blessés et une centaine de personnes ont été arrêtées. «C'est à coup sûr la période la plus difficile que nous ayons affrontée depuis une décennie», a dit Terry Spence, président de la Fédération de la police d'Irlande du Nord.

Prétexte

L'Union Jack «est plus qu'un symbole», lance un manifestant interrogé par la BBC lundi. «Des gens se sont battus et sont morts pour lui.» Mais le drapeau n'est plus qu'un prétexte à la violence, croit la police, qui accuse le groupe paramilitaire loyaliste Ulster Volunteer Force (UVF) d'orchestrer les émeutes et «de retourner leurs armes contre la police».

Enfants

Les accords de paix ont été signés il y a 15 ans. Et pourtant, beaucoup de jeunes participent aux manifestations. Parmi les émeutiers, la police a repéré des «enfants de 10 et 11 ans». Ce qui a fait bondir la commissaire nord-irlandaise pour les enfants, Patricia Lewsley-Mooney. «Aux irresponsables qui mettent ces enfants en danger, je réponds que ces enjeux ne peuvent pas être résolus en leur faisant courir des risques.»

Sources: BBC, The Guardian, AFP

PHOTO CATHAL MCNAUGHTON, REUTERS

Des loyalistes manifestant leur attachement à l'Union Jack confrontent les policiers anti-émeute, à Belfast, le 7 janvier.