Les chirurgiens des cliniques et internes des hôpitaux publics français ont entamé une grève illimitée lundi, entraînant la fermeture de nombreux blocs opératoires.

Les chirurgiens libéraux protestent contre un accord encadrant les dépassements d'honoraires tandis que, dans le public, le mouvement porte sur les conditions de travail et la liberté d'installation des futurs médecins.

Au total, une trentaine de syndicats et organisations professionnelles ont appelé à la grève, une initiative peu fréquente dans ce secteur.

Selon des sources syndicales, la grève des chirurgiens libéraux touchait lundi 70 % des cliniques privées, où les interventions chirurgicales ont le plus souvent été déprogrammées et repoussées. Pour les urgences, les patients sont dirigés vers les hôpitaux.

À l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP, 37 établissements), on indiquait que «certains services ont prévu de déprogrammer des activités, notamment des interventions chirurgicales» mais que les urgences seront assurées au besoin par la réquisition de médecins.

À Paris, entre 1700 et 5000 internes, selon les chiffres respectifs du ministère et des organisateurs, rejoints par quelques médecins libéraux, ont manifesté jusqu'au ministère de la Santé, scandant des slogans hostiles à la ministre Marisol Touraine.

Après la manifestation, une délégation a été reçue au ministère, mais les représentants des internes sont sortis «déçus» de la rencontre, appelant pour certains à «durcir le mouvement».

Être interne, c'est «1500 euros (1906 $) par mois, bac +6 et 70 heures par semaine», a affirmé Mikaël Agopiantz du syndicat Isnih.