Un tribunal irlandais a condamné vendredi l'ancien «homme le plus riche d'Irlande» ruiné par la crise financière, Sean Quinn, à neuf semaines de prison pour outrage à la cour.        

Sean Quinn a été emprisonné par la Haute Cour de Dublin pour avoir mis ses avoirs à l'abri afin qu'ils soient intouchables par l'Irish Bank Corporation Resolution (IBCR), le nouveau nom de la banque irlandaise Anglo Irish Bank nationalisée par l'État irlandais et fusionnée avec l'Irish Nationwide Building Society (INBS).

En juin, Sean Quinn, 66 ans, avait été reconnu coupable d'outrage par le tribunal, mais l'affaire avait été ajournée pour lui permettre d'inverser le transfert des actifs de son groupe industriel Quinn.

Présenté longtemps comme la personne la plus riche d'Irlande, l'entrepreneur, dont la fortune était évaluée à 4,7 milliards d'euros (environ 6 milliards de dollars) du temps de sa splendeur, a vu son empire s'écrouler à la suite de transactions à haut risque pendant la crise financière.

Celui qui était surnommé «le puissant Quinn» a acheté des actions de l'Anglo Irish Bank, qui ne valent plus rien depuis que la banque s'est écroulée et a dû être nationalisée.

Accablé de dettes, l'ex-magnat a dû abandonner le contrôle de son empire industriel et a été déclaré en faillite en janvier.

La banque IBCR affirme que l'homme d'affaires lui doit plus de 2,8 milliards d'euros (3,6 milliards de dollars).

Sean Quinn considère pour sa part que c'est son groupe industriel, dont il n'a plus le contrôle, qui doit 2,3 milliards d'euros (2,9 milliards de dollars) à l'ex-Anglo Irish Bank et pas lui à titre personnel. Il reconnaît une responsabilité individuelle à hauteur de 455 millions d'euros (581 millions  de dollars).