La cour militaire d'appel de Rome a condamné vendredi à la réclusion à perpétuité trois ex-officiers nazis accusés d'avoir participé au massacre de centaines de civils en 1944 dans des villages des Apennins, entre Toscane et Émilie-Romagne, dans le nord-est de l'Italie.    

En première instance, neuf ex-militaires allemands, pour la plupart nonagénaires et jugés par contumace, avaient été condamnés à la perpétuité en juillet 2011 pour le massacre de Monchio, Susano et Costrignano. Trois sont décédés entretemps et le tribunal d'appel en a acquitté trois autres, vendredi.

Les trois officiers pour lesquels la perpétuité a été confirmée sont le sous-lieutenant Hans Georg Karl Winkler, 90 ans, le sergent Alfred Luhmann, 87 ans et le sergent Wilhelm Stark, 92 ans.

Selon l'acte d'accusation, les accusés avaient « une fonction de commandement, d'encadrement de la division Goering » et ont, à divers titres « contribué à occasionner la mort de nombreux citoyens italiens qui ne participaient pas aux opérations militaires, dont des femmes, des personnes âgées, des enfants et des infirmes, agissant avec cruauté et préméditation ».

Ils agirent « en partie en conformité aux ordres du commandement d'appartenance », mais aussi « en partie de leur propre initiative et sans nécessité ni motif justifié », selon le parquet militaire, qui dénonce une « expédition punitive contre les partisans et la population civile qui les soutenait ».

Le capitaine Helmut Odenwald, 93 ans, le lieutenant Erick Koeppe, 93 ans, ainsi que le sous-lieutenant Ferdinand Osterhaus, 95 ans, ont au contraire bénéficié d'un acquittement en appel.

À partir du 18 mars 1944, deux compagnies de la division cuirassée Goering perpétraient une série de tueries en commençant par ces villages proches de Modène (Émilie Romagne). La division poursuivait sa route et commettait d'autres massacres plus au sud, en Toscane. Au total, environ 400 personnes allaient périr dans ces exécutions décidées en représailles d'actions de la résistance italienne.

Le massacre de Monchio et des hameaux proches fut le premier d'une longue série qui ensanglanta le nord de l'Italie en 1944 comme celui en août de Sant'Anna di Stazzema en Toscane (560 victimes).