Le Parlement grec a levé l'immunité parlementaire de trois députés du parti néonazi Aube dorée en raison des poursuites pénales contre eux, a-t-on appris mercredi auprès de l'assemblée.

Lors d'une réunion mardi soir, les 220 députés présents (sur 300) ont voté à l'unanimité pour la levée de l'immunité parlementaire d'Ilias Kassidiaris, inculpé pour complicité de vol à main armée, une affaire remontant à 2007.

De même, Panayiotis Iliopoulos et Georges Germenis devront répondre des accusations d'usurpation du pouvoir et destruction de biens d'autrui à la suite d'attaques le mois dernier contre des vendeurs immigrés dans la grande banlieue d'Athènes.

Porte-parole du parti, M. Kassidiaris avait provoqué un tollé en juin après avoir frappé au visage une députée de gauche et jeté un verre d'eau au visage d'une autre, lors d'une émission télévisée, à quelques jours des législatives au cours desquelles Aube dorée a réussi à élire 18 députés en raflant 7 % des voix, une première pour le pays.

Fondée dans les années 1980, puis entrée en semi-clandestinité, cette formation longtemps marginale a capitalisé sur la désespérance sociale de ces dernières années nourrie par la crise. Suspectée de violences contre les immigrants, elle a, jusque-là, bénéficié d'une impunité judiciaire et de la complaisance d'une partie de la police.

Très tolérant jusqu'ici vis-à-vis du discours anti-migrant d'Aube dorée, le ministre de l'Ordre public, Nikos Dendias, a récemment haussé le ton face aux menaces néonazies, indiquant que « le gouvernement ne tolèrera pas l'action de sections d'assaut ».

Dénonçant la banalisation des violences xénophobes, 23 organisations et ONG, dont le bureau grec du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), et les sections locales d'Amnistie Internationale, Ligue des droits de l'homme et Médecins du Monde ont plaidé mardi pour un sursaut « antifasciste » du pays.