Entre 50 000 et 100 000 personnes manifestaient mardi à Budapest contre la politique du premier ministre conservateur Viktor Orban, selon différentes sources, tandis que ses partisans rassemblaient quelque 150 000 personnes.

Selon un comptage de l'AFP, les manifestants anti-Orban, réunis à l'appel de l'association Milla («Un million pour la liberté de presse») étaient plus de 50 000. Le journal en ligne index, l'un des portails les plus consultés de Hongrie, parlait de «plusieurs dizaines de milliers», tandis que la radio d'opposition Klubradio évoquait le nombre de «plus de 100 000» personnes.

Aucun chiffre officiel émanant de la police n'était disponible.

Cette mobilisation paraît être un nouveau succès pour l'association «Milla», mais aussi pour les socialistes, principale force d'opposition, qui avait renoncé à organiser sa propre manifestation et invité ses sympathisants à se joindre au rassemblement de ce mouvement civil.

«Vous êtes nombreux! Que cela vous donne de la force! Cela me donne aussi de la force», a déclaré aux manifestants l'ancien Premier ministre Gordon Bajnai (sans étiquette), dont cette journée marque le retour sur la scène politique.

Cet économiste de formation de 44 ans, apprécié de la population, est considéré comme un rival sérieux à Viktor Orban pour les élections législatives de 2014.

Il a annoncé la création du «mouvement 2014», qui rassemble sa fondation et l'association «Milla» en vue d'organiser un rassemblement des forces démocratiques pour les élections législatives.

«Il n'y a pas besoin de créer un nouveau parti, mais il faut se réunir pour un objectif commun, se réunir au centre», a-t-il expliqué. «J'appelle tous ceux qui partagent nos idéaux» à nous rejoindre, a-t-il dit.

«En 2010, les gens ont voté pour le changement, mais le Fidesz (parti de droite au pouvoir, ndlr) les a trahis», a-t-il lancé, estimant que le gouvernement «rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres».

Selon l'agence de presse officielle MTI, la «marche pour la paix» en faveur de Viktor Orban rassemblait de son côté 150 000 sympathisants.

Cette marche, le «Békemenet», est organisée et financée par des hommes d'affaires et des journalistes proches du pouvoir. Ces derniers ont fait venir des participants par autocars entiers des quatre coins du pays, ainsi que d'États voisins où vit une minorité hongroise importante.

Les manifestations ont eu lieu à l'occasion de la fête nationale. Le 23 octobre commémore l'anniversaire du soulèvement hongrois contre le régime communiste en 1956, réprimé dans le sang par Moscou.

Viktor Orban devait s'exprimer devant le parlement dans le cadre des cérémonies officielles. Sa popularité a sérieusement fléchi ces derniers mois au au fur et à mesure que les conditions économiques se sont détériorées. La Hongrie est entrée en récession au deuxième trimestre et connaît un chômage élevé.