La jeune Pakistanaise Malala, gravement blessée lors d'une tentative de meurtre commise par des talibans, a passé une « bonne nuit » à l'hôpital anglais de Birmingham (centre) et elle fait « des progrès », a indiqué mardi l'établissement où des inconnus ont tenté d'approcher l'adolescente en se présentant comme des proches.                

Malala Yousafzai, 14 ans, arrivée en sol britannique lundi à bord d'un avion spécial du Pakistan, a été admise dans l'unité de soins intensifs du Queen Elizabeth Hospital, spécialisé dans le traitement des soldats blessés en Afghanistan.

L'adolescente, qui a reçu une balle dans la tête et une dans l'épaule, a été examinée par plusieurs spécialistes, en collaboration avec des médecins de l'hôpital pour enfants de la ville, a précisé l'établissement. Elle a « passé une bonne nuit », selon la même source.

Des examens plus approfondis doivent être pratiqués, « mais nous sommes très contents de voir les progrès qu'elle a déjà faits », a souligné le Dr Dave Rosser, le médecin-chef de l'hôpital, ajoutant qu'elle aurait besoin de chirurgie de reconstruction.

« Elle montre tous les signes qu'elle est aussi forte qu'on le pensait », a-t-il poursuivi.

La veille, le praticien avait déjà paru relativement optimiste, notant qu'il « serait vraiment inutile à tout point de vue, et avant tout pour elle, de lui infliger tout cela s'il n'y avait pas d'espoir qu'elle récupère correctement ».

Durant la nuit de lundi à mardi, des visiteurs se faisant passer pour des proches de la jeune fille ont été refoulés à l'hôpital, selon la direction de l'établissement, qui a assuré toutefois qu'il n'y avait « pas d'inquiétude » sur sa sécurité.

« Il y a eu, je dirais, des incidents désagréables cette nuit », a expliqué le Dr Rosser.

« D'après ce que j'ai compris, plusieurs personnes se sont présentées en affirmant être des membres de la famille de Malala, ce que nous pensons être faux, et ont été interceptées », a-t-il ajouté.

« Nous ne pensons pas que sa sécurité soit en quoi que ce soit menacée », a cependant poursuivi le médecin. « Nous pensons qu'il s'agit sûrement de curieux. Ils n'ont pas pu aller très loin » dans l'hôpital.

Selon un porte-parole de la police locale, deux « admirateurs » sont venus à l'hôpital, mais ils ont été éconduits. Il n'y a pas eu d'arrestations.

Birmingham compte une forte communauté pakistanaise d'environ 100 000 personnes, soit le dixième de la population de la ville.

Interrogés lundi sur la présence éventuelle de gardes au chevet de l'adolescente, les services du premier ministre britannique David Cameron avaient simplement répondu que « la dimension sécurité avait été prise en compte ».

Malala Yousafzai, qui milite pour le droit à l'éducation des filles, a été blessée le 9 octobre à Mingora, principale ville de la vallée de Swat (nord-ouest du Pakistan).

L'attaque a été revendiquée par les insurgés du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), allié au réseau Al-Qaïda. Ils ont affirmé l'avoir pris pour cible en raison de « son rôle de pionnière » dans la défense de l'éducation des jeunes filles et du fait de ses critiques contre eux.