La chancelière allemande Angela Merkel se rend en Grèce mardi pour la première fois depuis le début de la crise financière, un encouragement historique pour le gouvernement grec. Les autorités ont pris des mesures exceptionnelles pour éviter tout débordement.

Plus de 7000 policiers devaient être déployés, bouclant les parcs et d'autres quartiers d'Athènes pour garder les manifestants à distance de la chancelière. Angela Merkel doit arriver à 13h30 dans la capitale pour s'entretenir avec le premier ministre conservateur Antonis Samaras et le président Karolos Papoulias.

Les mesures de sécurité comprendront une interdiction des rassemblements devant l'ambassade allemande et d'autres parties de la capitale, ainsi qu'un cortège long de 100 mètres pour escorter Angela Merkel depuis son arrivée à l'aéroport. Des mesures jugées excessives par les membres de la coalition de Samaras.

Lundi soir, près de 2.000 personnes se sont rendues à une manifestation pacifique aux alentours de la place principale d'Athènes pour protester contre la venue d'Angela Merkel.

Beaucoup de dirigeants européens ont évité les voyages officiels en Grèce et le risque d'un accueil hostile, alors que le pays criblé de dettes s'efforce de respecter les engagements nécessaires pour garantir ses emprunts. Mais Angela Merkel a accepté l'invitation d'Antonis Samaras.

«Au regard des commentaires très durs de certains membres de la zone euro - Autriche, Hollande, Finlande- je pense que cela envoie un message à la Grèce» a dit Jason Manolopoulos, auteur d'un livre sur la crise financière européenne en 2011, intitulé «L'odieuse dette grecque».

«Aucun dirigeant étranger ne devrait avoir peur de venir ici», a commenté mardi le quotidien grec «Kathimerini».

Depuis mai 2010, Athènes dépend de l'aide internationale pour éponger la crise de sa dette publique, et a dû s'engager en contrepartie dans un programme d'austérité drastique. La Grèce tente aujourd'hui de convaincre ses bailleurs internationaux de lui accorder une nouvelle tranche d'aide de 31 milliards d'euros, sinon elle sera en défaut de paiement et pourrait quitter la zone euro.