Les chanteuses du groupe russe Pussy Riot, condamnées à deux ans de camp pour une « prière punk » anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou, n'espèrent pas leur libération à l'issue de leur procès en appel, selon leur interview publiée lundi par le tabloïd polonais Super Express.

« Personne ne veut nous prendre en pitié. Le pouvoir fera peut-être le malin et réduira nos peines de quelques mois, mais nous resterons en prison », a déclaré à Super Express Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, selon le tabloïd qui affirme avoir transmis les questions et obtenu les réponses par écrit dans leur lieu de détention.

« Je ne crois pas que l'on nous libère, mais un miracle peut toujours arriver », a déclaré pour sa part Maria Alekhina, 24 ans.

Le procès en appel des membres de Pussy Riot a été reporté lundi au 10 octobre par le tribunal municipal de Moscou, Ekaterina Samoutsevitch ayant annoncé avoir rompu avec ses avocats et se trouvant sans défenseur.

Selon leurs déclarations citées par le tabloïd polonais, les trois femmes estiment être bien traitées en prison.

« Nous sommes bien traitées et on n'ose pas nous persécuter », a déclaré Mme Samoutsevitch, selon qui « la condamnation n'est qu'une partie de la campagne contre tous les citoyens russes proches de l'opposition ».

« Uniquement une société civile éduquée, indépendante des services spéciaux et des corporations, peut renverser le régime de Poutine. Une telle société ne s'est pas encore formée, mais nous en faisons déjà partie », a-t-elle souligné.

Selon elle, l'Église orthodoxe russe reste un « outil docile entre les mains de Poutine et de son régime », et c'est le pouvoir qui a décidé de leur condamnation.