L'Église orthodoxe russe a appelé dimanche les trois jeunes femmes du groupe Pussy Riot à se repentir de leur «prière punk» anti-Poutine, qui leur a valu le 17 août une condamnation à deux ans de camp pénitentiaire.

Si les jeunes femmes font preuve de «repentance et de réflexion sur leur geste», cela «ne doit pas passer inaperçu», affirme l'Église dans un communiqué publié à la veille de l'examen lundi de l'appel interjeté par les chanteuses contre leur condamnation.

Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, Maria Alejina, 24 ans, et Ekaterina Samoutsevich, 29 ans, ont été reconnues coupables de «hooliganisme motivé par la haine de la religion» et condamnées à deux ans de camp pénitentiaire chacune. Leur avocate Violetta Volkova a fait appel devant le tribunal de Khamonivki à Moscou.

Le 21 février, cinq membres des Pussy Riot en collants et robe courte, affublés de cagoules de couleurs vives, avaient dansé et chanté dans la cathédrale du Christ Saint-Sauveur à Moscou, criant notamment «Marie mère de Dieu, chasse Poutine!».

Le procès a terni l'image de la Russie à l'étranger, où le jugement a été vivement critiqué et qualifié de disproportionné. Pour Amnistie Internationale, le verdict a porté «un coup rude à la liberté d'expression» en Russie. L'organisation de défense des droits de l'Homme l'a interprété comme «un avertissement sans équivoque à toute personne qui se risquerait à critiquer le régime».

Des personnalités comme Madonna, Björk ou Paul McCartney ont également exprimé leur soutien aux Pussy Riot, dont deux membres recherchées par la police ont fui la Russie, selon le groupe.

L'ancien président et actuel Premier ministre russe Dimitri Medvedev a jugé au cours du mois de septembre que le maintien en prison des trois Pussy Riot serait «improductif». Mais les défenseurs des trois jeunes femmes jugent improbable leur remise en liberté.