Le premier ministre belge Elio Di Rupo a promis samedi un renforcement de la lutte contre l'impunité, après les critiques suscitées par la libération conditionnelle de Michelle Martin, l'ex-femme et complice du meurtrier pédophile belge Marc Dutroux.

«Notre objectif doit être : non à l'impunité. Nous devons poursuivre toute une série de réformes entamées dans le domaine de la justice et les engagements dans le domaine de la police», affirme M. Di Rupo dans un entretien à plusieurs journaux belges.

Il assure notamment qu'un durcissement des conditions légales de la libération conditionnelle est en préparation, notamment en obligeant les récidivistes à purger au moins les trois quarts d'une peine de 30 ans avant de pouvoir espérer une libération conditionnelle.

En outre, la notion de récidive prendra à l'avenir en compte tous les délits, a-t-il assuré. La Belgique va aussi engager 1 400 policiers et 100 policiers supplémentaires par an, a-t-il promis.

Michelle Martin, 52 ans, a été accueillie mardi soir dans un couvent à Malonne, près de Namur (sud), après avoir bénéficié d'une libération anticipée, accordée après qu'elle ait purgé 16 des 30 années de prison auxquelles elle avait été condamnée en 2004.

Cette décision a provoqué de fortes réactions dans un pays durablement marqué par «l'affaire Dutroux», la pire affaire criminelle de son histoire récente qui, au-delà de l'horreur des faits, avait mis en lumière de profonds dysfonctionnements au sein de la police et de la justice.

Samedi, une centaine de personnes a répondu à des appels lancés sur internet en manifestant en début d'après-midi à Malonne, selon la police citée par l'agence Belga.

Certains manifestants ont fait exploser quelques pétards, et d'autres s'en sont pris aux forces de l'ordre qui leur bloquaient l'accès au couvent. Quelques jets de pierre et des échauffourées entre manifestants et policiers ont émaillé la manifestation, a précisé Belga. La police a procédé à deux interpellations.

Ancienne institutrice, Michelle Martin avait été arrêtée pendant l'été 1996, en même temps que Marc Dutroux, dont elle a divorcé en 2003.

Elle a été reconnue coupable d'avoir activement participé aux séquestrations par son ex-mari de six fillettes en 1995 et 1996. Quatre en sont mortes, dont deux de faim après avoir été emmurées dans la cave d'une maison du couple, près de Charleroi.