Un spectacle sur le procès des trois membres du groupe punk russe Pussy Riot condamnées à deux ans de camp pour une « prière » anti-Poutine dans une cathédrale a été mis en scène lundi soir dans un théâtre de Moscou connu pour sa satire politique.

Les avocats des trois jeunes femmes et de nombreux sympathisants ont joué les personnages principaux de ce spectacle gratuit aux accents de documentaire, présenté par un petit théâtre moscovite, Teatr.doc, a constaté une journaliste de l'AFP.

« Pour nous, c'est important de faire en sorte que les gens changent d'avis, qu'ils éprouvent de la compassion » pour les Pussy Riot, a déclaré à l'AFP Varvara Faïer, la directrice de ce théâtre connu pour avoir déjà mis en scène une pièce satirique raillant Vladimir Poutine.

« Mais le plus important, c'est que ces femmes soient libérées », a-t-elle souligné.

« Je crois que cette forme de théâtre-témoignage est très efficace. C'est peut-être la meilleure façon de parler de ce procès », a déclaré à l'AFP Piotr Verzilov, le mari d'une des condamnées.

Peu avant la fin du spectacle qui a duré plus de deux heures, des militants orthodoxes ont fait irruption dans la salle en criant « Blasphémateurs! », « Repentez-vous!».

« Nous sommes venus pour parler aux gens qui croient que c'est normal de profaner nos églises », a expliqué à l'AFP l'un des militants, Dmitri Enteo.

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, ont été condamnées le 17 août à deux ans de camp chacune pour « hooliganisme » et « incitation à la haine religieuse » après avoir chanté en février une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de « chasser Poutine » du pouvoir.

L'affaire des Pussy Riot a connu un retentissement international et leur condamnation a été vivement critiquée à l'étranger ou elle a été qualifiée de « disproportionnée ».