Six salariés du groupe Eurocopter sont morts mercredi dans l'écrasement d'un hélicoptère du groupe qui effectuait un vol de contrôle dans les gorges du Verdon (sud-est de la France) avant sa livraison prochaine.

Les corps des six victimes, tous des hommes, ont été trouvés sur les lieux par les secours. Eurocopter a confirmé qu'il s'agissait de salariés du groupe, pilotes ou ingénieurs d'essai.

L'accident s'est produit sur la commune de La-Palud-sur-Verdon. L'appareil s'est écrasé dans les gorges de la rivière Verdon, dont le canyon vertigineux fait une saignée entre les communes de Moustiers Sainte-Marie et Castellane.

Selon la préfecture, une dizaine de promeneurs se trouvaient à proximité de l'accident et l'un d'entre eux a été blessé légèrement à la cheville.

La patronne d'un hôtel-restaurant surplombant les lieux de l'accident a raconté à une journaliste de l'AFP: «Les gens qui déjeunaient sur la terrasse se sont mis à crier, il y a eu une explosion et plein de fumée noire».

Depuis cet unique observatoire des lieux du drame, au coeur d'une zone très touristique fréquentée par des randonneurs du monde entier, on pouvait apercevoir au fond du canyon les débris carbonisés de l'aéronef dans l'eau et sur la berge.

Des agents du Bureau Enquête et Accident Défense (BEAD) se sont rendus sur place pour tenter de déterminer les circonstances et les causes exactes de l'accident, aux côtés de membres du groupe industriel.

D'après des pompiers, l'hélicoptère aurait heurté un câble électrique.

Selon Eurocopter, il s'agissait d'un modèle AS 532 AL Cougar --dont le Super Puma est l'équivalent civil-- tout juste sorti des chaînes d'assemblage et qui devait être remis à son client prochainement. En l'occurrence, l'armée albanaise, selon des sources proches du dossier.

«On va vérifier les paramètres de vol» de l'hélicoptère, a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe.

Une cellule de crise avec «un médecin d'Eurocopter et des psychologues» a été mise en place au siège du groupe à Marignane (sud-est) et recevaient mercredi dans la soirée les familles des six victimes, selon le DRH du groupe Michel Farssac.

Les victimes, «un pilote, deux ingénieurs et trois techniciens de vol», étaient tous «des professionnels aguerris», a déclaré dans la soirée à l'AFP le directeur sécurité développement du constructeur, Gilles Bruniaux, qui avait déjà volé «avec le pilote» pour des vols d'essais.

L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens.

Des moyens importants de secours aérien et terrestre ont été mobilisés sur les lieux du drame, difficile d'accès en raison d'un relief très escarpé.

Cet accident d'hélicoptère est l'un des plus graves des cinq dernières années en France. Le 14 septembre, un Écureuil de la société Chamonix Mont-Blanc Hélicoptères avait heurté un câble de téléphérique au barrage d'Emosson, à Vallorcine (Haute-Savoie), provoquant la mort de ses quatre occupants.