La ministre française Cécile Duflot, adepte du pantalon, a commenté avec détachement jeudi le chahut provoqué sur les bancs de la droite à l'Assemblée nationale par sa récente apparition en robe, mais son flegme n'est pas partagé par des internautes indignés par le « machisme » des élus.    

Cécile Duflot, une écologiste de 37 ans chargée du Logement, avait été critiquée en mai pour avoir assisté en jean à son premier Conseil des ministres. Mardi, lorsqu'elle s'est levée du banc des ministres pour répondre à la question d'un député, vêtue d'une robe bleue à fleurs blanches, des « oh » et « ah » ironiques ont jailli des rangs du parti conservateur UMP, provoquant un rappel à l'ordre du président de l'Assemblée.

« Mesdames et messieurs les députés, mais surtout messieurs les députés visiblement... », s'était-elle contentée de réagir avant de commencer son intervention.

Sur Twitter, l'UMP (Union pour un mouvement populaire, opposition) a été rebaptisé par des internautes « Union des machistes populistes », d'autres s'indignant de ces « insupportables misogynes à l'Assemblée nationale ».

Plus zen, la ministre interrogée sur l'incident a déclaré à la radio RTL avoir été « étonnée de ce niveau ».

« C'est étrange. Ça veut dire quelque chose de certains de ces députés et je pense à leurs femmes, notamment », a-t-elle ajouté.

Le monde politique français est réputé pour être un univers machiste. Malgré une loi imposant la parité sur les listes de candidatures, les femmes ne sont que 27 % à l'Assemblée nationale.

« Tous » les hommes politiques ne sont pas « macho », a commenté Cécile Duflot. « Il y en a beaucoup qui ne sont pas comme ça (...) Et moi je préfère penser aux hommes féministes qu'aux autres. »

Interrogé par le quotidien de droite Le Figaro sur les motifs de ce chahut, l'un de ses auteurs, le député Patrick Balkany a affirmé : « Nous n'avons pas hué ni sifflé Cécile Duflot, nous avons admiré (...) Elle a manifestement changé de look, et si elle ne veut pas qu'on s'y intéresse, elle peut ne pas changer de look. D'ailleurs, peut-être avait-elle mis cette robe pour ne pas qu'on écoute ce qu'elle avait à dire ».

L'an dernier, la ministre des Sports de Nicolas Sarkozy, Chantal Jouanno, s'était attiré les foudres d'une grande partie du milieu politique quand elle avait dit qu'elle entendait des remarques salaces quand elle portait une jupe à l'Assemblée.