Alors que Silvio Berlusconi fait encore planer officiellement l'incertitude sur son retour en politique, un sondage publié lundi estime que « personne n'a jamais fait pire » que le Cavaliere dans l'histoire récente de l'Italie.    

Évoquant toute une série d'événements, comme la crise économique, le terrorisme ou la décision de Silvio Berlusconi de descendre en 1994 dans l'arène politique, les auteurs du sondage, effectué du 5 au 8 juin sur un échantillon de 1300 personnes par l'institut Demos, ont demandé aux Italiens quels sont ceux qui ont marqué de manière positive ou négative l'histoire du pays des 30 dernières années.

Selon 55 % des personnes interviewées, la fin du gouvernement Berlusconi, en novembre 2011, a changé de manière positive l'Italie tandis qu'ils sont 64 % à penser que son entrée en politique l'a changée de manière négative.

De la même manière, interrogés sur les personnalités qui ont changé de manière positive ou négative l'Italie des 30 dernières années, 13 % des Italiens pensent que le Cavaliere l'a changée de manière positive, un point seulement devant le président Giorgio Napolitano (12 %).

En revanche, ils sont 54 % à penser qu'il l'a changée de manière négative, très, très loin devant l'actuel chef du gouvernement Mario Monti qui avec 9 % d'avis négatifs occupe la deuxième place de ce classement.

Depuis une semaine, de nombreuses voix ont annoncé un retour en politique de M. Berlusconi comme candidat aux législatives de 2013, mais le Cavaliere ne l'a pas formellement confirmé.

« Tout ce que je peux dire, c'est que je n'abandonnerai pas mon parti "Le peuple de la liberté". Nous allons d'ailleurs revenir à son ancien nom : "Forza Italia" », a déclaré M. Berlusconi dans une interview au quotidien allemand Bild, lundi, sans lever le voile officiellement sur ses intentions réelles.

La décision de Silvio Berlusconi de revenir sur le devant de la scène a provoqué d'ailleurs un certain mécontentement, essentiellement au sein de son propre camp.

D'une part, la jeune génération, dont l'ex-dauphin désigné et secrétaire général du PDL, Angelino Alfano, voyait dans son départ la possibilité de rénover l'image d'un parti dégradée, entre autres, par les affaires judiciaires et les scandales sexuels du Cavaliere.

D'autre part, ce retour au nom « Forza Italia » qui symbolise un parti « propriété » de Silvio Berlusconi hérisse des dirigeants du PDL, dont le maire de Rome, Gianno Alemanno, provenant d'Alliance nationale (AN, droite), le mouvement qui a fusionné en 2009 avec Forza Italia pour donner justement naissance au PDL, et qui revendiquent une certaine autonomie politique.