La Grèce va demander deux ans supplémentaires à ses créanciers pour assainir ses finances, mais s'engage à atteindre ses objectifs de redressement afin de « garantir » son maintien dans l'euro, a déclaré vendredi le premier ministre grec, Antonis Samaras.    

« Nous demandons deux ans pour l'ajustement » budgétaire censé au départ être obtenu fin 2014, a déclaré le premier ministre dans son discours de politique générale devant le Parlement, présentant parallèlement une série de mesures d'économies destinées à rattraper le temps perdu : accélérations des privatisations, fusions et fermetures d'organismes publics.

« Nous voulons un accord » avec les partenaires et prêteurs du pays pour amender le mémorandum signé avec eux, car « c'est pour atteindre les objectifs (du mémorandum, NDLR) que doivent être amendées les mesures aggravant la récession », a-t-il relevé.

« Notre problème n'est pas de faire des réformes, que nous ferons sans aucun doute, il n'est pas d'atteindre un objectif, que nous atteindrons sans aucun doute, mais de mettre un terme à la récession », a insisté le premier ministre.

« Nous ferons tout pour changer ce qui doit l'être, lutter contre la récession et pour que le pays atteigne ses objectifs, pour sortir de la crise (...) tout en confortant notre pays au sein de l'euro et de l'Union européenne » a-t-il résumé.

Il avait dès l'ouverture de son discours souligné que « l'objectif du gouvernement était de garantir la place de la Grèce dans la zone euro face à ceux qui veulent la miner », après avoir reconnu, comme son ministre des Finances la veille, que le programme de redressement dicté par l'UE et le FMI était « effectivement sorti des rails ».

« Nous devons remplacer toutes les mesures qui créent du chômage dans le secteur public et privé », a-t-il ajouté, semblant exclure de fait toute mesure de licenciement pure et simple dans le secteur public, dans lequel la Grèce s'est engagée à supprimer 150 000 postes d'ici à la fin 2015.

Mais comme le réclament l'UE et le FMI, il a annoncé des « dizaines » de fusions et de fermetures d'organismes publics ainsi qu'une accélération et une extension des privatisations, à commencer par les chemins de fer et la compagnie d'électricité, ou des « secteurs productifs » doivent être cédés.

Il a également annoncé une amnistie fiscale pour ceux qui rapatrieront des fonds partis à l'étranger, soulignant qu'il était impératif pour le pays de retrouver de la liquidité.