Le Kosovo accédera à «la pleine souveraineté en septembre» a décidé lundi à Vienne le Groupe d'orientation sur le Kosovo (ISG, International Steering Group), qui rassemble les pays, notamment les États-Unis, plusieurs États de l'Union européenne et la Turquie, qui ont soutenu l'indépendance du Kosovo, a annoncé le chef de la diplomatie autrichienne.

«La surveillance internationale» du Kosovo «prend fin avec la décision d'aujourd'hui», a ainsi déclaré Michael Spindelegger au cours d'une conférence de presse à l'issue de la 15e et avant-dernière réunion de l'ISG. Cette décision était envisagée depuis janvier 2012, a-t-il rappelé.

Le premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, qui assistait à la réunion de l'ISG à Vienne, s'est félicité d'un «jour historique» et d'une «nouvelle étape pour le Kosovo».

Dans un communiqué, le Groupe d'orientation sur le Kovoso a explicitement indiqué que l'accession «à la pleine souveraineté» sera effective «en septembre», après que le Parlement kosovar aura adopté les textes législatifs correspondants. Aussitôt après, l'ISG tiendra à Pristina une ultime et symbolique réunion pour prononcer sa dissolution.

L'ISG est constitué des 25 pays ayant soutenu, malgré l'opposition catégorique de la Serbie, l'indépendance de l'ancienne province serbe, dont la majorité de la population est d'origine albanaise, intervenue le 17 février 2008 après la guerre de 1998/1999 opposant les Kosovars albanais à la Serbie.

L'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord), en tant qu'organisation de défense, avait alors effectué des raids aériens contre l'armée serbe.

Puis, un médiateur de l'Organisation des Nations unies (ONU), le Finlandais Martti Ahtisaari, avait fait adopter un processus d'accession à l'indépendance du Kosovo, «sous surveillance internationale», notamment avec une administration sur place de l'ONU, processus rejeté par Belgrade.

Compte tenu de l'hostilité de la Serbie, ce processus n'a pas été mis en oeuvre dans le nord du Kosovo, où vit la minorité serbe qui représente environ six pour cent de la population des 1,8 million de Kosovars, le reste des habitants étant d'origine albanaise.

L'amélioration des relations avec le Kosovo est la principale condition à remplir pour que la Serbie, qui a obtenu le statut de candidat à l'adhésion à l'UE en mars, puisse obtenir une date pour l'ouverture des négociations avec Bruxelles.

Toutefois, la décision de l'ISG ne change rien aux missions en cours de l'Office Eulex de police et de justice de l'Union européenne, dont le mandat a été prolongé le 12 juin jusqu'en 2014, et de la Force de l'OTAN au Kosovo (Kfor).