Pari gagné pour François Hollande: le Parti socialiste (PS) a remporté hier la majorité absolue à l'Assemblée nationale à l'issue du deuxième tour des législatives. Avec ses alliés de gauche, le PS rafle, selon les estimations d'hier, entre 308 et 320 sièges sur 577. L'Union pour un mouvement populaire (UMP), ancien parti majoritaire, se contenterait de 221 à 231 sièges. Pour la première fois depuis la fin des années 90, le Front national décroche deux sièges.

Le nouveau président François Hollande bénéficie ainsi d'une majorité forte pour mettre en place son programme et faire face à l'aggravation de la crise de l'euro. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé hier les Français à s'unir pour le redressement du pays et la réorientation de la zone euro vers la croissance. «L'oeuvre qui est devant nous est immense.»

Des poids lourds défaits

Marqué par un fort taux d'abstention, ce deuxième tour a réservé quelques défaites-surprises. Marine Le Pen, qui espérait briguer un siège du Nord-Pas-de-Calais, a été battue de justesse par un candidat socialiste, avec 49,9% des suffrages.

Photo: Jean-Pierre Muller, AFP

Ancienne candidate à la présidence de la République, Ségolène Royal a elle aussi essuyé un cinglant revers hier, à La Rochelle, face à un candidat dissident du PS, Olivier Falorni.

Dans le sud de la France, sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, 22 ans, devient la plus jeune députée à l'Assemblée. Un titre qu'elle ravit à son grand-père, Jean-Marie Le Pen, entré au Palais-Bourbon à l'âge de 24 ans.

Ancienne candidate à la présidence de la République, Ségolène Royal a elle aussi essuyé un cinglant revers hier, à La Rochelle, face à un candidat dissident du PS, Olivier Falorni.

La «descente aux enfers» de Ségolène Royal, comme l'a dit cette semaine Le Monde, ne semble pas vouloir finir. Celle qui a formé pendant 30 ans avec François Hollande l'un des rares couples politiques en France multiplie en effet les échecs depuis sa défaite de 2007. Elle ne sera donc pas la première femme présidente de l'Assemblée nationale, comme elle l'avait pourtant annoncé au cours de la campagne électorale. Sa défaite conclut une semaine marquée par la polémique suscitée par Valérie Trierweiler, nouvelle compagne de François Hollande, qui a soutenu dans un tweet Olivier Falorni.

Ex-candidat à la présidence, François Bayrou, au centre droit, a également essuyé un revers. C'est le cas aussi de plusieurs anciens ministres de Nicolas Sarkozy, notamment Michèle Alliot-Marie, Claude Guéant et Nadine Morano.

 

Photo: Pierre Andrieu, AFP

Ex-candidat à la présidence, François Bayrou, au centre droit, a également essuyé un revers.









Une députée socialiste pour l'Amérique du Nord

En Amérique du Nord, le nouveau siège de député des États-Unis et du Canada est finalement passé à gauche: avec 54% des suffrages, la socialiste Corinne Narassiguin remporte une victoire nette sur son adversaire de l'UMP, Frédéric Lefebvre, ancien secrétaire d'État sous Nicolas Sarkozy.

«C'est vraiment inéspéré, se réjouit Yan Chantrel, porte-parole de Mme Narassiguin à Montréal. À la base, cette circonscription était quand même considérée comme une chasse gardée de la droite. C'est un beau message de renouvellement de la classe politique française qui est envoyé.»

Souvent qualifié de «parachuté», M. Lefebvre avait dû combattre au premier tour des adversaires de droite. À Montréal, où le délégué général de l'UMP avait préféré soutenir Julien Balkany plutôt que le candidat de son parti, les dissidences laisseront des cicatrices, prévient Stéphane Minson, directeur adjoint de la campagne de M. Lefebvre au Canada.

«À Montréal, nous avons une énorme reconstruction à opérer, dit-il. Les personnes qui ont été suspendues de l'UMP pendant la campagne seront radiées de façon définitive. Ce sont des gens qui nous ont causé énormément de tort.»

À Paris, le dirigeant de l'UMP, Jean-François Copé, a pris «acte de la victoire de la gauche», en s'engageant à ce que son parti mène une «opposition responsable, mais vigilante».

Le PS domine maintenant le paysage politique français, à l'Élysée, à l'Assemblée nationale, mais aussi au Sénat et dans les régions, qui sont majoritairement passées à gauche il y a deux ans.

- Avec l'Agence France-Presse

Photo: AP

Dans le sud de la France, la dernière de la dynastie Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen, 22 ans, devient la plus jeune députée à l'Assemblée. Un titre qu'elle ravit à son grand-père, Jean-Marie Le Pen, entré au Palais-Bourbon à l'âge de 24 ans.