La Suède a remporté samedi la 57e édition du concours de l'Eurovision à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, une ancienne république soviétique critiquée par des ONG pour ses carences démocratiques.

Dans le Palais de Cristal, un bâtiment flambant neuf, érigé à Bakou en un temps record sur les bords de la mer Caspienne pour accueillir le grand show, la chanteuse Loreen s'est imposée avec sa chanson techno-pop «Euphoria», juste devant les «Bouranovskie Babouchki», un groupe de grands-mères russes issues d'un petit village de la Volga.

«Je veux vous dire que je vous aime tellement. (...) Merci beaucoup», a immédiatement déclaré la gagnante.

Il s'agit de la cinquième victoire de la Suède à ce concours regardé par plus de 100 millions de téléspectateurs.

Le pays, qui succède à l'Azerbaïdjan, vainqueur de l'édition 2011, arrivé en quatrième position cette année, devra maintenant organiser le show en 2013.

Figurant parmi les favoris, Loreen était néanmoins attendue au tournant samedi soir.

Cette semaine, elle a rencontré des militants locaux des droits de l'homme, qui lui avaient demandé de parler des carences démocratiques dans le pays quand elle monterait sur scène. Elle ne l'a pas fait.

L'opposition azerbaïdjanaise accuse le régime du président Ilham Aliev de réprimer la liberté d'expression et d'emprisonner des opposants sur de fausses accusations.

Une vitrine pour l'Azerbaïdjan

L'Azerbaïdjan, un pays de quelque 9,2 millions d'habitants à majorité musulmane, riche en hydrocarbures, avait mis les bouchées doubles pour se présenter au monde, où il n'était connu jusqu'ici que comme un exportateur de pétrole.

Entre chaque chanson, les téléspectateurs ont pu observer des images du pays, de ses paysages, de ses traditions.

Des images du Nagorny-Karabakh, une région séparatiste azerbaïdjanaise peuplée majoritairement d'Arméniens, ont également été montrées.

Pour des raisons de sécurité, après une déclaration du président Aliev selon laquelle tous les Arméniens sont hostiles à l'Azerbaïdjan, Erevan avait d'ailleurs refusé de participer au concours.

L'événement a, quoi qu'il en soit, avant tout été une vitrine pour le président azerbaïdjanais, qui a succédé à son père Heydar Aliev en 2003.

Sa femme, Mehriban Alieva, a dirigé le comité d'organisation du spectacle et son gendre Emin Agalarov, chanteur à ses heures, a interprété une chanson pendant le décompte des votes.

Les téléspectateurs ont voté par texto ou par téléphone et leurs voix ont été pondérées à 50/50 avec celles d'un jury professionnel.