Le président français sortant, Nicolas Sarkozy, a dirigé son dernier conseil des ministres et souhaité «bonne chance» au socialiste François Hollande à qui il doit transmettre le pouvoir mardi prochain et qui dès mercredi devait recevoir le président de l'UE.

Trois jours après avoir été battu à la présidentielle dimanche, Nicolas Sarkozy a souligné qu'il fallait «respecter le choix des Français», ont résumé plusieurs ministres à la sortie du conseil.

Durant cette ultime réunion, le premier ministre, François Fillon, a fait un rapide bilan de son gouvernement. «J'ai rappelé que l'engagement principal de Nicolas Sarkozy en 2007 avait été tenu. Cet engagement, c'était de remettre la France en mouvement (...), nous l'avons fait dans un climat de crise».

Ses ministres ont exprimé tour à tour leurs sentiments. Le ministre du Logement, Benoist Apparu, a dit sa «joie immense» d'avoir fait partie de ce gouvernement.

À la fin du conseil, Nicolas Sarkozy a été «applaudi debout» par tous les membres du gouvernement et il y a eu un «pot de l'amitié avec le président» au cours duquel les ministres lui ont demandé de dédicacer le carton portant leur nom à la table du conseil. «Il a mis un mot d'affection à chacun d'entre nous et nous, on lui a dit notre gratitude», a raconté la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.

Le gouvernement Fillon - 32 ministres et secrétaires d'État - remettra jeudi au président sortant la démission de son cabinet.

Quant à l'avenir de Nicolas Sarkozy il n'était toujours pas très clair. Après avoir répété ces derniers mois qu'il quitterait la politique en cas de défaite, il a maintenu un certain flou. «Il n'abandonne pas son combat politique, il va le faire différemment», a déclaré M. Apparu.

Les législatives des 10 et 17 juin sont désormais au coeur des préoccupations de la droite. La chef de file de l'extrême droite, Marine Le Pen, forte de ses 17,9 % des voix au premier tour de la présidentielle, s'est dite ouverte à des ententes «au cas par cas» avec des candidats du parti de droite UMP qui accepteraient de quitter ce mouvement.

Mais le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a réaffirmé que tout accord local entre un candidat UMP et l'extrême droite serait «contraire à la ligne» et qu'il n'y aura pas d'alliance électorale.

Les Français se prononcent à 61 % pour que les législatives débouchent sur une majorité favorable à François Hollande, selon un sondage.

Pendant ce temps, François Hollande a tenu à son QG son dernier conseil politique de campagne avant son entrée à l'Élysée, en présence de nombreux ténors socialistes qui ont évoqué un «moment particulier» lors duquel le président élu a parlé de «sa fierté, de sa joie».

Son ancienne compagne et candidate malheureuse à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a raconté que «toute l'équipe» l'avait «félicité». «C'était aussi un moment amical», a-t-elle dit.

Dans une interview au quotidien régional La Montagne réalisée avant l'élection, mais publiée mercredi, François Hollande décrit son état d'esprit: «Je dois absolument être à la hauteur de la confiance qui m'est donnée. Je ne dois pas décevoir, c'est un impératif».

Actuellement, François Hollande «prépare la semaine prochaine, tranquillement et sereinement», a commenté un de ses proches, Stéphane Le Foll, alors que la passation de pouvoir aura lieu le 15 mai et qu'il doit ensuite former son gouvernement.

Le président élu prépare également le sommet informel de l'Union européenne du 23 mai: il a reçu mercredi le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, avec qui il a évoqué la crise grecque, et doit rencontrer jeudi le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.

Ces rencontres sont organisées au moment où le chaos politique dans lequel se trouve la Grèce suscite les craintes des marchés et repose la question de son maintien dans la zone euro.