François Hollande, candidat PS à la présidentielle, affirme qu'il ne «veut pas être un président par défaut» jugeant que ce serait «un peu court» si l'antisarkozysme était son meilleur argument pour être élu le 6 mai.

L'antisarkozysme, «ce serait un peu court. Je ne veux pas être un président par défaut. Notre pays n'attend pas le départ d'un président, mais l'arrivée d'un nouveau», déclare-t-il dans une longue interview au Journal du Dimanche.

Il explique qu'il n'est «pas un candidat comme les autres, même s'(il est) un candidat égal aux autres». «J'ai une mission particulière: permettre l'alternance et réussir le redressement de notre pays».

Quand on lui fait remarquer qu'autour de lui «il y a un climat d'euphorie» et qu»'on se répartit déjà les postes», François Hollande fait valoir qu'«imaginer l'élection déjà gagnée serait une faute politique et même morale!»

«J'assume néanmoins d'être prêt pour présider la France ! Les membres de mon équipe aussi, les premiers textes sont déjà élaborés. Ce n'est pas une anticipation, c'est un devoir», poursuit-il, expliquant que «l'enjeu n'est pas simplement de sanctionner un sortant, mais de réussir à relever notre pays dans un moment particulièrement difficile».

Questionné sur ce que serait sa présidence s'il était élu, le candidat favori dans les sondages promet qu'il n'y aura «pas autour de (lui) à l'Élysée des personnes jugées et condamnées». «Je ne ferai aucun déplacement officiel en Afrique avec tel ou tel personnage controversé», dit-il, ajoutant qu'une «charte éthique évitant tout conflit d'intérêt sera édictée pour les membres du gouvernement et ceux des cabinets ministériels».

Il s'engage à «veiller à faire vivre nos institutions dans un esprit d'impartialité et d'exemplarité». «Je ne traiterai pas le premier ministre comme un collaborateur. Les ministres ne pourront cumuler aucun autre mandat. Aucun conseiller ne sera autorisé à parler dans les médias».

«J'ai dit que je voulais une présidence normale. J'allégerai le protocole et les dépenses liées aux déplacements. Je réduirai les frais de communication, et l'Élysée ne commandera plus de sondages», ajoute François Hollande.

Comment verrait-il son premier 14 juillet? «La fête du 14-Juillet est un moment important pour la Nation. C'est le lien réaffirmé avec l'armée et l'expression du patriotisme qui doit être le nôtre. J'y tiens beaucoup», répond-il, faisant valoir que «dans le redressement du pays, il y a le redressement moral».

«Je veux que chacun se sente pleinement membre de la communauté nationale, qu'il y ait une fierté partagée».

Pour lui, «le président, le 14 juillet, doit délivrer un message à la Nation, à travers un discours sur le sens à donner à la direction du pays».

A J-7 du premier tour, François Hollande affirme qu'il «fera campagne jusqu'à la dernière heure», car «au-delà des enquêtes d'opinion et de leur versatilité, rien n'est établi». «Je dois convaincre les électeurs d'aller massivement voter. Et de me porter au plus haut au 1er tour pour rendre irréversible le changement».