Le tueur Mohamed Merah a été discrètement mis en terre jeudi en début de soirée au cours d'une cérémonie dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu, dans la banlieue de Toulouse (sud-ouest de la France), a constaté l'AFP.

Une fois le corps déposé dans la fosse creusée au cours de l'après-midi, la quinzaine de participants, uniquement des hommes, jeunes pour la plupart, ont commencé à le recouvrir de terre.

Auparavant, ils avaient prié ensemble, ont constaté les journalistes tenus en dehors du cimetière placé sous la surveillance des gendarmes et d'un hélicoptère.

Le cimetière, théoriquement fermé à cette heure-là, a été ouvert spécialement pour cette cérémonie en petit comité.

Cette cérémonie a mis fin au casse-tête que constituait le sort du cadavre de Mohamed Merah, une semaine exactement après qu'il eut été tué par la police.

L'Algérie a refusé jeudi d'accueillir sur son territoire le corps du tueur, qui a assassiné sept personnes, dont trois militaires et trois enfants juifs, invoquant des raisons de sécurité, alors que sa famille avait pris ses dispositions pour le départ de la dépouille sur un vol régulier Toulouse-Alger d'Air Algérie.

La mairie de Toulouse, ville où Mohamed Merah a vécu la majorité de sa vie et où il a commis plusieurs de ses crimes, a ensuite demandé un report à vendredi des obsèques et demandé à ce qu'il soit enterré ailleurs.

«Il était Français, qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça», avait répondu Nicolas Sarkozy.

Le père de Mohamed Merah a regretté jeudi de ne pas pouvoir enterrer son fils en Algérie après le refus des autorités d'accepter le corps sur le sol algérien pour des raisons de sécurité.

«Allah Ghaleb (c'est la volonté de Dieu). Il était écrit qu'il n'allait pas être enterré en Algérie», a déclaré à l'AFP Mohamed Benalel Merah.

«Je ne pourrais malheureusement pas assister (à son enterrement) je n'ai ni assez de temps ni d'avion spécial pour me rendre à Toulouse», a-t-il ajouté.

Le père du «tueur de Toulouse» a refusé de commenter le refus des autorités algériennes. «Je ne connais pas les lois», s'est-il contenté d'affirmer.

Par ailleurs, une deuxième clé USB contenant la vidéo des tueries de Toulouse et Montauban a été retrouvée dans la poche du pantalon de Mohamed Merah après sa mort, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Français d'origine algérienne âgé de 23 ans, au parcours de délinquant reconverti en djihadiste, passé par le Pakistan et l'Afghanistan et se réclamant d'Al-Qaïda, Mohamed Merah a abattu les 11, 15 et 19 mars trois militaires, ainsi que trois écoliers et un enseignant juifs, à Toulouse et Montauban.

Il a été tué le 22 mars lors d'un échange de tirs avec la police qui donnait l'assaut à l'appartement dans lequel il était retranché à Toulouse.