Le père de Mohamed Merah a estimé que son fils avait eu «tort» de tuer sept personnes dans la région de Toulouse, dans le sud-ouest de la France, dans une interview diffusée mercredi par la chaîne d'informations France 24.

«Si mon fils est réellement derrière ce qui s'est passé, ce n'est pas bien», a déclaré Mohamed Benalel Merah interrogé à Alger par France 24.

«S'il a vraiment commis ces crimes et tué des innocents, il a eu tort. Si c'est vraiment lui», a insisté M. Merah.

«Ils étaient innocents. Il y avait des enfants parmi eux. Les jeunes militaires avaient des parents. Il y avait des Maghrébins parmi eux. Il n'avait pas à faire ça. Si c'est bien lui», a-t-il expliqué.

«S'il a été poussé à commettre ces actes par d'autres gens, ils ont tort. Ils l'ont aveuglé», a-t-il estimé.

M. Merah avait auparavant dénié à tout responsable français le droit de lui «demander de se taire», en réponse au chef de la diplomatie française Alain Juppé qui lui avait conseillé de se «taire».

M. Juppé avait ainsi répondu aux déclarations du père de Mohamed Merah qui avait déclaré lundi soir à l'AFP qu'il allait porter plainte contre la France «pour avoir tué» son fils.

«Je vais engager les plus grands avocats et travailler le reste de ma vie pour payer les frais. Je vais porter plainte contre la France pour avoir tué mon fils», avait déclaré M. Merah.

«La France est un grand pays qui avait les moyens d'arrêter mon fils vivant. Ils auraient pu l'assommer avec du gaz et l'arrêter, ils ont préféré le tuer», avait-il souligné.

Les parents de Mohamed Merah, tous deux Algériens et séparés depuis environ 18 ans, ont demandé qu'il soit inhumé en Algérie, sa mère estimant que sa tombe en France pourrait être «profanée».

La dépouille de l'ancien délinquant multirécidiviste est attendue jeudi en début d'après-midi à Alger, en provenance de Toulouse, où elle devrait être embarquée sur un vol régulier d'Air Algérie prévu à 13 h 15, a affirmé à l'AFP à Alger un proche de la famille sous couvert de l'anonymat.

Mais il faut encore obtenir le feu vert du consulat algérien de Toulouse et fixer le jour des obsèques.

Mohamed Merah, 23 ans, a été tué le 22 mars lors de l'intervention des policiers de l'unité d'élite du Raid dans son appartement à Toulouse (sud-ouest) après 32 heures de siège.

Les 11, 15 et 19 mars, il avait tué sept personnes: trois parachutistes, puis trois écoliers et un enseignant de confession juive à Toulouse et Montauban.