La tuerie lundi dans une école juive française a provoqué horreur et indignation dans le monde, et amené à un renforcement des mesures de sécurité autour d'intérêts juifs dans certains pays d'Europe.

L'attaque par un inconnu qui a pris la fuite en scooter d'un collège-lycée juif à Toulouse a fait quatre morts, dont trois enfants.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a «condamné de la manière la plus ferme cet acte de violence» tandis que le Vatican a exprimé sa «profonde indignation, son effarement, et sa condamnation la plus résolue».

«L'attentat de Toulouse (...) est un acte horrible et ignoble, qui s'ajoute à d'autres actes récents de violence absurde qui ont blessé la France», a déclaré le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a condamné «le meurtre odieux de juifs, dont de petits enfants». «Il est trop tôt pour savoir précisément quelles sont les circonstances de cet acte meurtrier, mais nous ne pouvons pas écarter la possibilité qu'il a été motivé par un antisémitisme violent et sanglant», a déclaré M. Netanyahu.

«De toutes les choses horribles, je ne connais pas de plus grand péché que le meurtre d'un enfant, un être innocent qui n'a fait de mal à personne», a de son côté dit le président Shimon Pérès.

L'Autorité palestinienne, par la voix de son négociateur Saëb Erakat, a fait part de son indignation face à cet «attentat».

La classe politique israélienne dans son ensemble s'est indignée, tout en soulignant faire confiance à Paris pour élucider au plus vite ce crime. Radios et télévisions en Israël ont interrompu momentanément leurs programmes pour donner des détails sur l'attaque.

Aux États-Unis, la Maison-Blanche a condamné «dans les termes les plus forts» cette «horrible attaque», dénonçant un «acte de violence gratuit et révoltant».

A New York, la police a décidé de renforcer la sécurité aux abords des synagogues et des institutions juives.

Au nom de la Commission européenne, José Manuel Barroso a dénoncé un «crime odieux» : «Rien n'est plus intolérable que le meurtre d'enfants innocents».

Le président de l'UE, Herman Van Rompuy, s'est déclaré «choqué» et a également parlé de «crime odieux», le président du Parlement européen, Martin Schulz, fustigeant «les plus lâches violences».

Le chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a dressé un parallèle entre la tuerie de Toulouse et les jeunes de Gaza ou de Syrie : «Quand nous pensons à ce qui s'est passé aujourd'hui à Toulouse, quand nous nous souvenons de ce qui s'est passé en Norvège il y a un an, quand nous savons ce qui se passe en Syrie, quand nous voyons ce qui se passe à Gaza et dans différentes parties du monde, nous pensons aux jeunes et aux enfants qui perdent leur vie».

Le premier ministre belge, Elio Di Rupo, a exprimé «horreur et indignation» et «condamné avec la plus grande fermeté cet acte qui est d'autant plus ignoble qu'il frappe de plein fouet une école et une communauté».

La ministre belge de l'Intérieur, Joëlle Milquet, a demandé à la police une «vigilance particulière» concernant les intérêts juifs en Belgique, «en particulier des lieux d'enseignement juifs».

Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, s'est dit «horrifié» par cette «violence épouvantable» et Varsovie a dénoncé un «acte de terreur». L'ambassade de Turquie à Paris a condamné «fermement et avec véhémence la tuerie».

Le Canada a condamné «catégoriquement l'attentat lâche et meurtrier», par la voix du chef de sa diplomatie, John Baird. Le gouvernement du Brésil a fait part de sa «véhémente condamnation» et exprimé sa «solidarité» aux familles des victimes.

La communauté juive du Canada et du Québec a déclaré «partager la terrible douleur des familles des victimes», dénonçant un «crime abject», tandis que celle du Brésil a fait part de sa «plus profonde indignation».

Le Congrès juif européen (EJC) a demandé aux autorités françaises de «tout faire» pour retrouver l'auteur de l'attaque, qui montre la «nécessité» de renforcer l'éducation contre l'antisémitisme, la haine, l'intolérance et le racisme.

Jugeant que l'objectif était que «la peur se répande dans la communauté», le président de l'EJC, Moshe Kantor, affirme que cela «ne réussir(a) pas ! Les Juifs d'Europe en général et les Juifs de France en particulier, ont une longue tradition de fermeté face à la haine et à la violence».

La Conférence européenne des rabbins (CER) a, quant à elle, évoqué «un acte de barbarie» et une «attaque contre la communauté juive dans son ensemble». «S'il y a des gens qui veulent effrayer la communauté juive, notre réponse est que nous ne nous laisserons pas intimider», a ajouté la CER.

En Italie, le président de la Communauté juive de Rome, Riccardo Pacifici, a fait état de «l'anxiété et de la préoccupation» des juifs romains, tandis que le chef du gouvernement Mario Monti exprimait sa «profonde indignation», affirmant «avec force que l'antisémitisme, la xénophobie et l'intolérance sont totalement étrangers (..) aux valeurs de l'humanité entière».

A La Haye, la protection a été renforcée autour de l'école juive Maïmonide. «La police patrouille dans la zone et nous avons accru notre propre vigilance», a déclaré à l'AFP le principal, Jan Couwenberg.

Mêmes précautions en Suède où Lena Posner-Koeroesi, à la tête du Conseil des communautés juives, souligne que «la sécurité a été encore un peu renforcée là où nous avons des jeunes et des enfants».