L'accident d'autocar en Suisse, qui a coûté la vie à 28 Belges dont 22 enfants a semé la consternation et a plongé la Belgique dans le deuil. Le véhicule, qui rentrait d'un voyage scolaire, a percuté la paroi d'un tunnel dans le canton du Valais.

Pendant que les parents arrivent au chevet de leurs enfants, les équipes de secours cherchent les mots pour décrire la catastrophe.

Les images de la carcasse du car relayées par les agences de presse témoignent de l'extrême violence du choc. Le toit de l'autocar a été soufflé, et l'avant du véhicule n'est plus qu'un amas de tôle.

Alain Rittiner, président de l'association valaisanne des ambulanciers, a indiqué qu'il ne pouvait «pas décrire» le spectacle d'apocalypse qui l'attendait.

«Ce qu'on entend d'abord, quand on arrive au car accidenté, ce sont les cris des enfants, cela ne peut pas se raconter», a dit M. Rittiner

«En entendant les cris, les sauveteurs ont eu un choc, ils sont aguerris, mais c'est au-delà de ce qu'on peut imaginer», a-t-il dit.

«C'est toujours difficile quand il y a un accident, mais quand il y a des enfants, il y a un aspect émotionnel très difficile à gérer pour les sauveteurs qui ont été traumatisés par ce qu'ils ont vu, des enfants blessés, des enfants mutilés et des morts», a affirmé le Dr Jean-Pierre Deslarzes, médecin-chef urgentiste du canton.

«Les sièges étaient basculés vers l'avant, les enfants étaient tous entassés sur l'avant du car, c'était indescriptible», s'est rappelé Eric Van Malderen, un témoin belge.

En plus des vingt-deux enfants qui ont perdu la vie, six adultes ont aussi péri dans l'accident dont l'institutrice et la monitrice qui accompagnaient les enfants en plus des deux chauffeurs de l'autocar. Vingt-quatre enfants sont blessés, dont trois sont dans un état critique.

Les secouristes ont mis huit heures à dégager les morts, les blessés et l'épave.

Le visage grave et les traits tirés, les familles des victimes sont arrivées dans la journée en Suisse. Elles étaient accompagnées de psychologues et ont refusé de répondre aux questions des journalistes.

Causes inconnues

L'autocar circulait sur l'autoroute A9 en direction de Lausanne, dans le Valais, depuis une demi-heure, mardi soir vers 21h, heure locale. Mais dans un tunnel rectiligne, où la vitesse est limitée à 100 km/h, le car a dévié de sa trajectoire pour une raison toujours inconnue.

Il a d'abord heurté la bordure du tunnel, sur sa droite, avant de s'encastrer, frontalement, dans un mur de béton près d'une niche de sécurité.

Trois hypothèses sont privilégiées: un défaut technique du car, un malaise du chauffeur ou une erreur humaine.

Deuil national en Belgique

En Belgique, l'accident a semé la consternation.

«Quand on perd un enfant, il n'y a pas de mot», a déclaré le premier ministre, Elio di Rupo. La journée d'hier a été décrétée journée de deuil national.

Il s'est rendu hier en Suisse, aux côtés des familles des victimes, où ils ont été reçus par les autorités diplomatiques.

Une cellule de crise a été mise en place, et une chapelle ardente ouverte.

ACCIDENTS MEURTRIERS

Les cinq accidents de bus les plus meurtriers des dernières années:

16 novembre 2011, Chine > Dans un autobus d'écoliers surchargé, 20 personnes périssent, dont 18 enfants.

21 décembre 2010, Turquie > Un poids lourd percute un minibus, ce qui cause la mort de 25 personnes, dont de nombreux étudiants.

12 octobre 2010, Ukraine > La collision entre un train et un minibus sur un passage à niveau coûte la vie à 45 personnes.

12 juin 2010, Suisse > Un couple de retraités canadiens trouve la mort dans un accident qui fait aussi 24 blessés.

24 juillet 2009, Russie > Un camion percute un autocar, 25 passagers meurent.

Sources: AFP et AP

-Avec AFP, AP et la RTB