Il y aura 60 ans ce lundi, une jeune mère de deux enfants accédait au trône de l'Angleterre: Élisabeth II. Les Britanniques ne laisseront pas passer l'anniversaire du deuxième règne parmi les plus longs de leur histoire sans d'immenses célébrations. Un étalage qui froisse les susceptibilités en ces temps d'austérité.

Le 6 février 1952, la mort de George VI a propulsé sa fille aînée, la princesse Élisabeth, à la tête du Commonwealth. «Mon couronnement est un symbole de nos espoirs... pour les années pendant lesquelles, par la grâce de Dieu, je pourrai régner et vous servir comme reine», affirma-t-elle lors de son serment.

Croyait-elle seulement qu'elle régnerait si longtemps?

Du 2 au 5 juin prochains, d'énormes festivités à Londres marqueront les 60 ans de son entrée en fonction. Pour cause: un jubilé de diamant est un événement plus rare que la tenue des Jeux olympiques en sol britannique.

Une flottille de 1000 bateaux sur la Tamise en sera l'élément le plus spectaculaire. La procession maritime s'étendra sur 12 kilomètres, du jamais vu depuis 350 ans.

Controverse

Un yacht de luxe brillera par son absence: un voilier de 157 mètres que le gouvernement britannique aimerait offrir à la monarque, qui a nommé 12 premiers ministres.

Ayant eu vent de «ce cadeau de la nation à Sa Majesté», les termes choisis par le ministre responsable du dossier, Michael Gove, la presse de gauche britannique s'est affolée le mois dernier. Qui réglera la note?

Le premier ministre David Cameron est intervenu pour calmer les esprits. Pas question de piger dans les poches des contribuables en ces temps difficiles, a-t-il affirmé.

Évalué à plus de 100 millions de dollars, le voilier sera finalement financé par des donateurs privés et des entreprises. Deux hommes d'affaires canadiens, dont l'identité est inconnue, auraient déjà promis 16 millions de dollars pour sa construction.

Même si les organisateurs du jubilé refusent de parler argent, une chose est certaine: les sujets britanniques devront bel et bien payer pour la surveillance policière. Les coûts de la sécurité du mariage du prince William s'étaient élevés à 32 millions de dollars l'année dernière.

Baisse de salaire

Jubilé ou pas, celle qui occupe le 20e rang des femmes les plus riches du pays n'échappe pas à la rigueur économique administrée aux Britanniques. Son allocation annuelle puisée à même les coffres de l'État, qui était de 50 millions dollars en 2011, est en baisse depuis 2008.

À partir de 2013, cette subvention sera remplacée par une part de 15% des revenus annuels tirés des propriétés de la Couronne, qui ont rapporté 480 millions de dollars en 2009. Les 85% restants seront versés à l'État.

Cela représente une diminution de salaire jusqu'en 2015 selon le Daily Telegraph. Les réparations de ses châteaux devront encore attendre.

Nul doute que le jubilé fera oublier à la reine les toits fuyants du palais de Buckingham.

En plus de l'armada maritime, une cérémonie d'allumage de 2012 torches dans tout le Commonwealth, un grand concert et le traditionnel cortège royal marqueront les réjouissances.

C'est seulement la seconde fois qu'un jubilé de diamant sera célébré au royaume. La reine Victoria a régné pendant plus de 63 ans au XIXe siècle.