Les Finlandais ont voté massivement pour les candidats pro-européens dimanche au premier tour de l'élection présidentielle au terme duquel le grand favori conservateur Sauli Niinistö devance l'écologiste Pekka Haavisto.

MM. Niinistö et Haavisto s'affronteront le 5 février pour désigner le successeur à la populaire sociale-démocrate Tarja Halonen qui a effectué ses deux mandats de six ans.

Dimanche, M. Niinistö a obtenu 37% des suffrages, loin devant M. Haavisto (18,8%), selon le ministère de la Justice. Les candidats eurosceptiques Paavo Väyrynen (Centre) et Timo Soini (nationaliste) sont éliminés avec respectivement 17,5% et 9,4%, selon les résultats finaux.

M. Niinistö est arrivé comme prévu en tête du premier tour. En revanche, M. Haavisto n'était que troisième et éliminé après le dépouillement du tiers des votes, ceux exprimés par avance, derrière l'eurosceptique Väyrynen.

Sur les 4,4 millions de Finlandais appelés à voter, le taux de participation s'est élevé à 72,7%, selon les chiffres du ministère de la Justice, contre 73,9% au premier tour de la présidentielle de 2006.

M. Niinistö, membre du parti de la Coalition nationale du premier ministre Jyrki Katainen, était le grand favori du scrutin, même si sa popularité avait baissé ces derniers jours, le dernier sondage le créditant vendredi de 32% d'intentions de vote contre 51% en décembre.

Au contraire, le candidat écologiste de la Ligue Verte a effectué une percée surprise dans les sondages ces derniers jours. Favorable à l'Union européenne, défenseur de l'environnement et de l'égalité sociale, il arrivait en deuxième position des intentions de vote vendredi avec 13%, alors qu'il était dans l'ombre en décembre.

La campagne s'est faite en grande partie autour de la politique européenne de la Finlande: MM. Niinistö et Haavisto ont défendu l'Union européenne et la zone euro, tandis que MM. Väyrynen et Soini l'ont fortement critiquée.

Bien que ne faisant plus partie depuis octobre des compétences du président, la politique européenne a dominé la campagne, car la crise de l'euro touche de près les Finlandais.

Ayant subi une longue cure d'austérité dans les années 1990, ils ont été nombreux à s'élever contre la volonté de l'UE de prêter de l'argent à la Grèce, estimant qu'Athènes était responsable de la mauvaise gestion économique du pays.

«La Finlande s'est construite une position dans le monde grâce à son appartenance à l'Union européenne et à la zone euro», a asséné M. Niinistö durant la campagne.

C'est lui qui a piloté l'adoption de l'euro par la Finlande lorsqu'il était ministre des Finances (1996-2003). Il a insisté durant la campagne sur le fait que l'économie finlandaise, très dépendante de ses exportations, était liée au bon fonctionnement de la zone euro et que l'abandon de la monnaie unique n'était pas une bonne idée.

De leur côté, MM. Väyrynen et Soini ont prôné le retour à la monnaie nationale finlandaise, la markka, la presse de samedi rapportant que le candidat populiste avait demandé une enquête sur le coût d'un abandon de la monnaie unique.

La Finlande est l'un des membres de la zone euro bénéficiant encore d'une dette notée «triple A» ce qui en fait un interlocuteur incontournable pour les questions de prêt.