Deux cadavres ont été retrouvés dimanche dans l'épave du paquebot de croisière géant Costa Concordia, qui a fait naufrage près d'une île italienne, portant le bilan à cinq morts, alors que les recherches se poursuivaient pour tenter de trouver des survivants.

La découverte de ces deux cadavres porte le bilan du naufrage à cinq morts et une soixantaine de blessés. Les trois premiers morts recensés étaient deux passagers français et un membre d'équipage péruvien.

Les corps de deux hommes âgés ont été localisés par des plongeurs à l'arrière de la partie immergée du navire, ont annoncé les garde-côtes à la presse. Ils étaient dans une cabine et avaient endossé leurs gilets de sauvetage.

Les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver d'éventuels survivants piégés dans l'épave, semi-immergé à une trentaine de mètres de l'île du Giglio, mais elles sont rendues difficiles par la très forte inclinaison du paquebot couché sur un flanc à 90 degrés et qui risque de glisser et couler totalement.

Toute une série d'obstacles bloque le passage des plongeurs qui n'ont contrôlé pour le moment qu'un quart de l'épave selon le responsable des pompiers, Cosimo Pulito.

«Nous avons commencé là où il y la plus forte probabilité de trouver des gens vivants. Nous ne sommes pas encore allés dans la salle des machines. Nous continuerons les recherches jusqu'à ce que nous ayons fait la totalité du navire», a-t-il indiqué.

Une note d'espoir était pourtant intervenue en fin de matinée avec une forte diminution du nombre de disparus.

«Des recoupements et contrôles ont permis de réduire le nombre de disparus à 17, 11 passagers et 6 membres d'équipage», alors qu'il était question jusque-là de 34 à 36 disparus, a expliqué le président de la région Toscane Enrico Rossi à l'AFP.

Après un couple de jeunes mariés sud-coréens extraits de leur cabine dans la nuit, un troisième rescapé, le commissaire de bord Marrico Giampietroni, a pu être extrait du navire. Les pompiers avaient entendu «des bruits» puis «une voix» dès 06H00 GMT.

La polémique sur le naufrage, qualifié par la presse italienne de «Croisière de la mort» (Repubblica) et comparé au «Titanic» (Il Messagero), qui a fait naufrage il y a juste un siècle, enflait autour des responsabilités du commandant, incarcéré samedi pour homicide multiple et abandon de navire, et de la désorganisation de l'évacuation.

«La route suivie par le navire n'était pas la bonne»,selon le procureur de Grosseto, Francesco Verusio, en charge de l'enquête.

D'après les premiers éléments tirés de la boîte noire, le navire était à «seulement 150 mètres du rivage, une distance incroyablement proche», a-t-il déclaré.

Selon certains, il effectuait une sorte de parade surnommée l'«inchino», la révérence, toutes lumières allumées et à grand renfort de sirènes pour saluer les 800 habitants du Giglio, ce que la justice tente de confirmer.

Le magistrat a également remis en cause la gestion de l'accident par l'équipage.

Le navire de luxe long de 300 mètres a fait naufrage vendredi soir après avoir heurté un rocher vers 21H30 (20H30 GMT), avec quelque 4229 personnes à bord, dont plus de 3200 touristes de 60 nationalités différentes et un millier de membres d'équipage d'origines diverses.

Les plus de 4000 rescapés ont été transférés samedi du Giglio vers le port de Santo Stefano puis rapatriés pour la plupart vers leurs villes d'origine en Italie et à l'étranger.

L'énorme paquebot est le fleuron de l'armateur italien Costa, filiale du numéro un mondial de la croisière, l'américain Carnival.