La présidente du Front National, principal parti de l'extrême droite française, Marine Le Pen, créditée de 17% d'intentions de vote au 1er tour de la présidentielle, a du mal à trouver les 500 parrainages d'élus qui lui permettraient d'être candidate, ont indiqué des proches mercredi.

Marine Le Pen dispose pour l'instant de «moins de 300» promesses de signatures d'élus pour s'aligner le 22 avril au premier tour de la présidentielle, selon des responsables du Front National.

La présidente du Front National avait elle-même tiré la sonnette d'alarme le 5 janvier en se disant «loin du compte» en terme de parrainages d'élus, brandissant même le «risque» qu'elle ne puisse carrément pas participer à la course à l'Élysée.

Les parrainages permettant de se porter candidat à la présidentielle peuvent être obtenus auprès de maires, présidents de structures intercommunales, ou encore d'élus départementaux ou régionaux.

Mme Le Pen est créditée dans les sondages de 17% d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Son père Jean-Marie Le Pen avait recueilli plus de 10% des voix en 2007, et s'était même trouvé au second tour face à Jacques Chirac en 2002 avec près de 17% des voix.

Mais le Front National ne dispose que d'une faible assise locale, avec moins de 200 élus susceptibles de donner leur signature.

En outre, la loi prévoit la publicité des parrainages (qui ne peuvent être accordés qu'à un seul candidat), une dissuasion pour de nombreux élus des autres partis à apporter leur soutien à une candidature de l'extrême droite.

Plusieurs personnalités politiques ont cependant jugé indispensable, en bonne démocratie, que Marine Le Pen soit en mesure de se présenter.

«Je ne voterai jamais pour un candidat de l'extrême droite, je ne partage en aucune façon les idées que défend l'extrême droite. À l'inverse, je pense qu'il est indispensable que sa représentante soit présente lors de l'élection présidentielle», a déclaré mercredi le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, membre du parti du président Nicolas Sarkozy.

Hormis en 1981, où le Front National était encore une force marginale, Jean-Marie Le Pen a toujours fini par obtenir ces 500 signatures.