Les leaders des Serbes du nord du Kosovo ont décidé mercredi l'organisation en février d'un référendum dont le but est de souligner leur opposition aux concessions faites, selon eux, par Belgrade au gouvernement kosovar albanais dans des négociations parrainées par l'Union européenne (UE).

Le référendum se tiendra les 14 et 15 février. Les participants sont invités à répondre à la question: «Acceptez-vous les institutions de la soi-disante république du Kosovo installée à Pristina»?

Les Serbes du Kosovo ainsi que Belgrade ne reconnaissent pas l'indépendance unilatéralement proclamée en 2008 par Pristina.

Mais sous la pression de l'UE, Belgrade est engagé dans des pourparlers avec Pristina et plusieurs accords ont été conclus pour faciliter la vie quotidienne de tous les habitants du Kosovo, Albanais et Serbes.

Nombre de Serbes du nord du Kosovo, territoire jouxtant la Serbie et où ils sont majoritaires, dénoncent notamment un récent accord qui prévoit la gestion conjointe par des représentants de Pristina et de Belgrade des passages frontaliers entre la Serbie et le Kosovo.

Le maire de la ville kosovare de Kosovska Mitrovica, Krstimir Pantic, favorable au référendum, a déclaré à l'AFP que ce scrutin «montrera que les Serbes du nord du Kosovo ne veulent pas faire partie des institutions de Pristina».

Leurs leaders redoutent que Belgrade abandonne à terme le nord du Kosovo sous la pression de l'UE.

A Belgrade, le négociateur en chef serbe dans le dialogue entre Belgrade et Pristina, Borko Stefanovic, a estimé que le référendum était une «mauvaise initiative».

«Il n'y a pas besoin de demander aux citoyens (...) s'ils s'opposent à l'autorité des institutions de Pristina sur le nord car, pour la Serbie, il est (aussi) inacceptable d'y déployer là-bas ces institutions», a déclaré M. Stefanovic cité par l'agence Tanjug.

Les progrès dans les relations de la Serbie avec le Kosovo sont considérés comme cruciaux par l'UE pour la poursuite du processus d'adhésion de Belgrade.