L'époux de la reine Elizabeth II, le duc d'Edimbourg, 90 ans, a quitté mardi l'hôpital, quatre jours après avoir été opéré d'une artère coronaire bouchée, une intervention qui l'a empêché de participer aux traditionnelles célébrations de Noël.

Le prince Philip est apparu souriant à sa sortie d'hôpital, saluant les journalistes d'un signe de la main, par la fenêtre du véhicule 4X4 à bord duquel il avait pris place.

Escorté par deux autres véhicules transportant des responsables de sa sécurité, il a rejoint la résidence de Sandringham, à environ 80 km, où la reine et les autres membres de la famille royale passent les fêtes de fin d'année.

Dans un communiqué, le palais de Buckingham a indiqué que le prince Philip avait «hâte de rejoindre sa famille» et qu'il avait remercié l'équipe de l'hôpital pour les «excellents soins reçus pendant son séjour».

Aucune décision n'a été prise concernant la date à laquelle le prince Philip reprendra ses activités publiques, a indiqué un porte-parole du palais.

Souffrant de douleurs à la poitrine, le duc d'Edimbourg avait dû être héliporté vendredi en début de soirée à l'hôpital de Papworth, un centre de cardiologie réputé, où les médecins ont découvert qu'il avait une artère coronaire bouchée.

Des chirurgiens lui ont posé un «stent», sorte de tube inséré dans l'artère pour la dilater et remédier à son obstruction, une intervention qui se pratique sous anesthésie locale et qui s'est déroulée «avec succès», selon Buckingham.

Cette alerte est la plus sérieuse qu'ait connue le duc d'Edimbourg, qui détient le record de longévité des princes consorts britanniques, et qui a fêté en juin ses 90 ans.

Cet homme grand et robuste, qui vit depuis 64 ans dans l'ombre de son épouse, est connu pour son franc-parler et son infatigable énergie: à 80 ans, il participait encore à des courses d'attelage.

À la tête de 800 associations, il est de tous les voyages officiels. Même s'il a quelque peu réduit le nombre de ses obligations publiques l'été dernier, il a encore fait fin octobre, un périple de onze jours en Australie avec la reine. Il avait ensuite dû annuler une visite en Italie peu après en raison d'un rhume.

Pour la première fois cette année, il n'a pu prendre part aux traditionnelles célébrations de Noël de la famille royale à Sandringham mais il a reçu à l'hôpital la visite de la reine, de ses enfants et petits-enfants.

Elizabeth II et ses quatre enfants se sont rendus dès samedi matin à son chevet, une manifestation d'inquiétude inhabituelle de la part de la famille royale. En 2008, quand il avait été hospitalisé trois jours pour une infection, la reine ne s'était pas déplacée.

Dimanche après-midi, six de ses huit petits-enfants lui ont rendu visite: le prince William, deuxième dans l'ordre de succession au trône, son frère Harry, ainsi que les filles du prince Andrew, Béatrice et Eugénie, et les enfants de la princesse Anne, Zara et Peter.

Buckingham avait prévenu samedi que la convalescence du prince Philip ne modifierait pas le programme de Noël de la famille royale.

Après le mariage de William et Kate en 2011, la famille royale se prépare à célébrer en 2012 en grande pompe les soixante ans de règne de la reine Elizabeth II, âgée de 85 ans. Ce «jubilé de diamant» sera marqué par des festivités en juin et une série de visites des Windsor dans les pays du Commonwealth.

Mais cette opération risque d'avoir des conséquences sur ce programme chargé. Le duc d'Edimbourg devait avec la reine effectuer une tournée du Royaume-Uni, du Pays de Galles à l'Ecosse en passant par toutes les grandes régions d'Angleterre et l'Irlande du Nord.