De nombreux dirigeants occidentaux ont rendu hommage à l'ancien président tchèque Vaclav Havel, décédé dimanche à l'âge de 75 ans, saluant en lui «un héros de la liberté et de la démocratie» et «un pionnier de la réunification européenne».

«L'Europe pleure aujourd'hui l'un de ses géants», a déclaré le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjoern Jagland, rappelant le rôle éminent de Vaclav Havel lors de la «révolution de velours» de Prague en 1989.

«Sans des personnes comme Vaclav Havel, l'Europe serait aujourd'hui un endroit bien différent», a souligné M. Jagland.

Le président américain Barack Obama a relevé que Havel avait «incarné les aspirations de la moitié d'un continent coupé par le Rideau de fer et aidé à défaire les liens de l'Histoire, conduisant à une Europe démocratique et unie».

«Sa résistance pacifique a ébranlé les fondations d'un empire, montré le vide d'une idéologie répressive et prouvé que le leadership moral est plus puissant qu'une quelconque arme», a déclaré M. Obama.

«Le président Havel a passé sa vie à briser les chaînes de l'oppression, s'élevant contre la tyrannie et prônant la démocratie et la liberté», a commenté la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

La chancelière allemande Angela Merkel a salué «un grand Européen». «Son combat pour la liberté et la démocratie était aussi inoubliable que sa grande humanité. Nous les Allemands, nous lui sommes particulièrement redevables», a-t-elle dit.

Vaclav Havel, «âme de la révolution tchèque», «était un pionnier de la réunification européenne», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. «Sans lui, le réveil démocratique de l'Europe centrale et orientale n'aurait pas été possible», a-t-il estimé.

«L'Europe a une dette profonde vis-à-vis de Vaclav Havel», qui «a voué sa vie à la cause de la liberté humaine», a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron. «Pendant des années, le communisme a tenté de l'écraser, et d'éteindre sa voix. Mais Havel, le dramaturge et le dissident, ne pouvait être réduit au silence», a-t-il rappelé.

«Havel a tiré le peuple tchèque de la tyrannie. Il a aidé à instaurer la liberté et la démocratie sur l'ensemble de notre continent», a souligné M. Cameron.

«Avec la disparition de Vaclav Havel, la République tchèque perd l'un de ses grands patriotes, la France perd un ami, l'Europe perd l'un de ses sages», a déclaré le président français Nicolas Sarkozy dans une lettre au président tchèque Vaclav Klaus.

«Homme de culture et écrivain de grand talent, Vaclav Havel incarnait un engagement infatigable en faveur de la démocratie et de la liberté», souligne M. Sarkozy.

Le Premier ministre italien Mario Monti a déploré la disparition d'un «grand homme d'Etat et d'un homme de culture (qui) a lutté pour les valeurs dans lesquelles il croyait: liberté, démocratie et la dignité de tous les êtres humains - le fondement de la construction européenne».

Le président tchèque Vaclav Klaus a rendu hommage à son prédécesseur, «devenu un symbole de l'Etat tchèque moderne», et a salué sa «lutte courageuse» contre le totalitarisme communiste.

En Slovaquie, la Premier ministre Iveta Radicova a qualifié d'«autorité morale» et de «modèle à suivre» celui qui fut président de la Tchécoslovaquie avant sa partition en 1993.

«Vaclav Havel fut un grand Européen», a déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk. Il «fait partie de ceux qui ont rendu possible le retour de l'Europe centrale vers le reste du continent» et «de ce fait, il est l'un des pères de la nouvelle réunification de l'Europe», a-t-il estimé.

Le président du Parlement européen, le Polonais Jerzy Buzek, a déploré la mort du «héros de la révolution de velours», qui sera regretté «sur tout le continent européen, qu'il a contribué à réunifier».

«Vaclav Havel était l'un des grands Européens de notre époque», et «sa voix en faveur de la liberté a tracé le chemin vers une Europe unie et libre», a lui aussi estimé le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt. «L'une des voix les plus importantes, les plus fortes et les plus courageuses de l'Europe moderne nous a quittés», a-t-il déploré.

Pour Lech Walesa, chef historique du syndicat Solidarité et ancien président polonais, Vaclav Havel «fut un grand orateur de la lutte pour la liberté, pour la démocratie et pour la libération du joug du communisme».

La présidente lituanienne Dalia Grybauskaite a rappelé le soutien que Vaclav Havel avait apporté à la Lituanie il y a deux décennies dans sa lutte pour se libérer du joug soviétique et restaurer son indépendance. Havel a été «un exemple pour les dissidents lituaniens», a-t-elle dit.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui aussi rendu hommage à Vaclav Havel, «une voix forte et courageuse contre le totalitarisme» et «un vrai ami d'Israël».

Le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a lui jugé qu'en «contribuant à libérer son propre peuple, il a aussi contribué à étendre la liberté à un continent tout entier».