Un comité policier d'évaluation a blanchi de toute faute majeure les agents norvégiens ayant pris part à l'intervention dans la tuerie qui a fait 77 morts en Norvège cet été, mais les familles des victimes qualifient l'enquête de trop timide.

Les policiers norvégiens ont été critiqués pour une série de maladresses qui ont ralenti leur arrivée à l'île d'Utoeya, où le tueur extrémiste Anders Behring Breivik a tué par balles des dizaines de jeunes en juillet. Le chef du comité ayant évalué la réponse policière pendant les attentats terroristes de Breivik, Olav Soenderland, a pris la défense des agents, soutenant qu'ils avaient agi aussi rapidement qu'ils l'avaient pu.

M. Soenderland a déclaré devant des reporters vendredi que son équipe avait été incapable de repérer des moments où cette intervention aurait pu être mieux exécutée.

Les policiers ont mis 90 minutes à se rendre sur l'île. Ils avaient d'abord éprouvé des difficultés lorsqu'un bateau était tombé en panne en raison d'une surcharge de l'embarcation, et tous les pilotes d'hélicoptère de la police étaient en vacances au moment de la tragédie. Breivik a affirmé aux enquêteurs qu'il avait été surpris et s'attendait à ce qu'une unité des forces spéciales de la police soit dépêchée à l'intérieur d'une quinzaine de minutes.

Un porte-parole des proches des victimes a souligné que l'enquête interne avait manqué d'autocritique.

«Ils auraient du s'interroger à savoir s'il aurait été possible de réagir plus rapidement. Ils seraient alors peut-être arrivés à une réponse différente», a plaidé Trond Henry Blattmann.

M. Soenderland a toutefois affirmé qu'outre la panne du bateau, il y avait peu de raisons de critiquer l'opération policière.

Des survivants de la tuerie ont souligné avoir eu de la difficulté à se faire répondre en appelant les services d'urgence peu après le début de la tuerie sur l'île, les opérateurs rejetant les appels parce qu'ils concentraient leurs efforts sur l'attentat qui avait eu lieu au centre-ville d'Oslo peu de temps auparavant.

Breivik a reconnu avoir commis les meurtres, mais nie ressentir une quelconque culpabilité, affirmant avoir perpétré le massacre parce que c'était nécessaire à la sauvegarde de la Norvège et de l'Europe.