Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, a été condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité et 18 ans de sûreté par la cour d'assises spéciale de Paris qui l'a jugé coupable de quatre attentats mortels commis en France en 1982 et 1983.

C'était la peine maximale que pouvait prononcer la cour et c'était la peine requise contre le Vénézuélien de 62 ans jugé depuis le 7 novembre pour quatre attentats qui ont fait 11 morts et près de 150 blessés.

L'Allemande Christa Fröhlich, jugée par défaut pour un seul de ces attentats, a été acquittée. Quinze ans de réclusion avaient été requis contre cette femme de 69 ans qui vit à Hanovre (nord de l'Allemagne) et n'a pas assisté au procès.

Carlos, va faire appel de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 18 ans de sûreté, a annoncé jeudi soir son avocate Isabelle Coutant-Peyre.

Dans ses réquisitions, le ministère public avait souligné «l'extrême dangerosité actuelle, absolue et constante» de Carlos pour appuyer sa demande à la cour d'assises spéciale de Paris de prononcer une peine de sûreté à son encontre.

Les avocats de cette figure du terrorisme des années 70 et 80 avaient appelé les magistrats à «ne pas se coucher» et à «oser» l'acquittement, insistant sur l'absence de preuves fiables dans ce dossier.

Deux autres peines de réclusion à perpétuité ont été prononcées à l'encontre de deux coaccusés de Carlos jugés par défaut: l'Allemand Johannes Weinrich, l'ancien bras droit de Carlos, est détenu en Allemagne pour d'autres faits et le Palestinien Ali Kamal Al Issawi est en fuite.

Carlos purge déjà une peine de prison à vie prononcée en 1997, trois ans après son interpellation au Soudan en 1994, par la cour d'assises de Paris qui l'a reconnu coupable du meurtre en 1975 à Paris de trois hommes, dont deux policiers.

Devant les sept magistrats professionnels de la cour d'assises spécialisée dans le jugement «d'actes de terrorisme», il était accusé de complicité dans quatre attentats commis au début des années 80.

Selon l'accusation, le mobile de cette campagne était d'obtenir la libération de sa compagne allemande Magdalena Kopp et du Suisse Bruno Breguet, tous deux membres de son groupe, arrêtés à Paris en février 1982 avec des armes et des explosifs.

Le 29 mars 1982, une bombe explosait dans un train Paris-Toulouse. Le jour où débutait le procès de Kopp et Breguet, le 22 avril, une voiture piégée explosait devant le siège du magazine Al Watan Al Arabi, rue Marbeuf à Paris.

Les deux autres attentats commis le 31 décembre 1983 à la gare Saint-Charles de Marseille et contre un TGV Marseille-Paris à Tain-L'Hermitage sont intervenus alors que les deux «camarades» purgeaient leur condamnation à quatre et cinq ans de prison.