L'homme fort de la Russie, Vladimir Poutine, a accusé jeudi les forces spéciales américaines d'avoir été impliquées dans la mort du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, tué dans des circonstances troubles peu après sa capture.

«Des drones, notamment américains, ont attaqué la colonne (de voitures de Kadhafi). Puis avec leurs radios, via des forces spéciales qui n'avaient rien à faire là-bas, ils ont fait venir la soi-disant opposition et des combattants qui l'ont éliminé sans jugement et sans enquête», a-t-il déclaré.

Il s'exprimait lors d'une séance annuelle de questions-réponses en direct à la télévision russe.

La Russie avait déjà vertement critiqué par le passé l'opération militaire de l'OTAN en Libye, que M. Poutine avait qualifiée de «croisade».

Moscou estime en effet que les frappes aériennes sortaient du cadre de la résolution de l'ONU qui ne les autorisait que pour faire respecter une zone d'exclusion aérienne et interdisait toute présence de troupes étrangères sur le sol libyen.

Peu après la mort de Kadhafi en octobre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déjà soulevé la question de la légalité de la frappe aérienne qui a touché le convoi du dirigeant libyen, conduisant à sa capture puis à sa mort par balle alors qu'il était prisonnier.

L'Alliance atlantique avait indiqué à l'époque qu'elle ignorait que le colonel Kadhafi se trouvait à bord d'un des véhicules.

Une accusation ridicule

Le Pentagone a estimé jeudi «ridicule» d'accuser les États-Unis d'avoir eu un rôle dans la mort en octobre du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

«L'affirmation selon laquelle des forces spéciales américaines ont été impliquées dans la mort du colonel Kadhafi est ridicule», a déclaré à l'AFP le capitaine John Kirby, porte-parole du secrétaire américain à la Défense Leon Panetta.