La présidente du Kirghizistan, Rosa Otounbaïeva, a vertement critiqué lundi les forces de l'ordre de ce pays d'Asie centrale, accusées de ne pas lutter contre les quelque 15 000 «vols de fiancées» comptabilisés chaque année.

Les forces de l'ordre «doivent respecter la loi et défendre les droits des jeunes filles que l'on enlève afin de les marier» de force, a-t-elle déclaré, devant les procureurs du pays, évoquant «15 000» enlèvements annuels.

«Le vol des fiancées est une tradition du peuple kirghiz, mais ce crime conduit bien souvent au suicide. Il y a des lois dans le pays qui doivent protéger les jeunes filles, et vous devez en faire une question de principe et preuve de responsabilité», a-t-elle ajouté.

Le délégué aux droits de l'homme auprès des autorités kirghizes, Toursounbek Akoun, a estimé que les ravisseurs devaient «être mis en prison selon le même article du Code pénal que (les coupables) d'un enlèvement» habituel.

Actuellement, le droit pénal kirghiz ne prévoit qu'une peine de trois à cinq ans de prison pour un «vol de fiancée», contre 10 ans pour toute autre forme d'enlèvement, a-t-il expliqué à l'AFP.

Selon lui, chaque année le nombre de «vols de fiancées» augmente de «plusieurs centaines». «Il faut se battre contre cela de la manière la plus décisive possible», a-t-il ajouté, soulignant que l'interprétation de la tradition par les ravisseurs était fausse et détournée.

L'enlèvement de jeunes filles était une tradition parmi les tribus nomades dans les steppes et les montagnes d'Asie centrale et était accepté dans certaines conditions (lors de conflits, lorsqu'un couple n'avait pas l'approbation de parents, ou pour réduire la dot, etc.).

De nos jours, les fêtes de mariages dans la région débutent généralement par la mise en scène de l'enlèvement de la promise par les amis de son futur époux.