La famille socialiste française réunie derrière son candidat à la présidentielle François Hollande et une foule d'anonymes ont rendu samedi à Cluny un dernier hommage à Danielle Mitterrand, veuve de l'ex-président François Mitterrand, morte mardi à 87 ans.

Présente également aux obsèques, Mazarine Pingeot, la fille longtemps cachée de François Mitterrand, s'est fait discrète. Les ténors socialistes ont en revanche tenu à saluer la «militante» au «regard perçant et exigeant» (François Hollande) ou la «grande dame qui s'en va» et «laisse de nombreux combats à mener» (Martine Aubry, patronne du PS).

Figuraient aussi parmi les centaines de personnes rassemblées dans le parc de l'abbaye de Cluny pour ces obsèques les dirigeants socialistes Manuel Valls et Arnaud Montebourg, l'homme d'affaires Pierre Bergé, l'ancienne conseillère de François Mitterrand et ex-patronne du géant nucléaire Areva, Anne Lauvergeon, ou encore Frédéric Mitterrand, actuel ministre de la Culture et neveu du président défunt.

Sur une musique de Chopin, le cercueil en bois clair est arrivé, suivi par la famille, tandis que deux écrans géants affichaient une image de l'inlassable militante avec une écharpe rouge et portant une bouteille d'eau sur laquelle était inscrite: «Bien commun de l'humanité, l'eau n'a pas de prix».

Au pied de l'estrade, les gerbes et couronnes d'officiels et d'anonymes étaient nombreuses, rendant hommage à «une femme libre» ou à une «icône de la Résistance».

Pour François Mitterrand, «Danielle n'était pas une caution, c'était une conscience irréductible. Il lui fit confiance et ne le regretta jamais», a témoigné Michel Joli, secrétaire général de France Libertés, la fondation qu'elle avait fondée il y a 25 ans pour défendre le droit des peuples et donner la parole aux opprimés, comme les Kurdes, les Touareg, les Quechuas, les Karens ou les Tibétains.

Plusieurs dizaines de Kurdes, drapeaux à la main, mais aussi des Iraniens, étaient présents aux obsèques. «Elle était la sentinelle des droits de l'Homme», a dit Hélène Fathpour, du Conseil national de la résistance iranienne.

Le long cortège a ensuite traversé la petite commune de 5000 habitants pour gagner le cimetière, où chacun a pu déposer une rose blanche ou rouge dans le caveau familial.