Trois femmes ont été condamnées lundi à une amende de 140 euros (197$) chacune par le tribunal de police de Nantes, dans l'ouest de la France, pour dissimulation de leur visage sur la voie publique au moyen d'un voile intégral dit niqab.

Parmi elles figurent la femme et une compagne de Lies Hebbadj, un épicier nantais apparu sur le devant de la scène médiatique en défendant en avril 2010 l'une de ses concubines, verbalisée (22 euros -31$) pour port du niqab au volant.

Au printemps dernier, le ministère français de l'Intérieur l'avait accusé de polygamie et de fraude.

Deux des femmes convoquées par le tribunal de police avaient fait l'objet d'un constat d'infraction devant l'école publique où elles emmenaient leurs enfants, le 6 octobre.

Lies Hebbadj s'est présenté devant le tribunal lundi matin avec son épouse et sa concubine mais, comme elles n'ont pas voulu enlever leur voile, elles n'ont pas été autorisées à y entrer. Elles sont restées dehors avec une demi-douzaine de manifestants qui dénonçaient notamment «la laïcité», a constaté un correspondant de l'AFP.

Seul Lies Hebbadj s'est rendu à l'audience et il a été invité à s'exprimer lorsque le dossier de son épouse a été examiné. «Je suis d'accord avec le représentant du ministère public pour avoir une amende de 140 euros puisque c'est la condition pour pouvoir faire un recours devant le tribunal des droits de l'homme», a-t-il déclaré. Il a ensuite quitté la salle, sans attendre la condamnation qui a été prononcée après délibération en fin de matinée.

Une troisième femme, qui avait fait l'objet d'un constat d'infraction similaire à Nantes en juillet 2011, mais qui n'est pas liée à Lies Hebbadj, était convoquée le même jour. Elle ne s'est pas présentée et a aussi été condamnée à une amende de 140 euros.

Selon une loi votée le 11 octobre 2010, mise en application en avril 2011, dissimuler son visage dans l'espace public, que ce soit avec un voile, une cagoule ou un masque, est passible de 150 euros (211$) d'amende et/ou d'un stage de citoyenneté.

Après leur venue, voilées, devant le tribunal lundi matin, un nouveau constat d'infraction a été dressé par les policiers auprès de l'épouse et de la concubine de Lies Hebbadj.

«Elles seront convoquées pour audition et évidemment de nouveau poursuivies par le parquet, car, même s'il s'agit de leur part de provocation délibérée, il est hors de question de laisser sans réponse pénale de telles violations de la loi du 11 octobre 2010», a déclaré le procureur de Nantes, Xavier Ronsin.