Des centaines de secouristes étaient à pied d'oeuvre jeudi à Van (est de la Turquie) pour venir en aide aux survivants d'un tremblement de terre survenu la veille au soir, dont le bilan a atteint 12 morts, moins de trois semaines après un séisme responsable du décès de 600 personnes.

Le service de gestion des urgences et des catastrophes (AFAD) a fait état dans la soirée de 12 morts, dont une ressortissante japonaise, Atsushi Miyazaki, membre d'une association humanitaire japonaise, extraite dans la matinée des décombres d'un hôtel à Van mais qui a succombé à ses blessures.

Le précédent bilan officiel était de dix morts dans ce séisme d'une magnitude de 5,6, dont l'épicentre a été localisé à 17 km au sud de Van.

Une deuxième Japonaise, Miyuki Konnai, travaillant pour la même association, a été secourue mercredi soir et a pu quitter l'hôpital jeudi matin, selon une source diplomatique japonaise.

Au total, les secouristes ont dégagé 28 survivants, selon l'AFAD.

Plusieurs d'entre eux, comme les deux Japonaises, étaient venus à Van pour aider les victimes d'un précédent séisme de magnitude 7,2, qui a frappé la province de Van le 23 octobre, faisant plus de 600 morts, au moins 4.150 blessés et des milliers de sans-abris.

En visite sur place, le vice-premier ministre turc Besir Atalay a indiqué que 25 bâtiments s'étaient effondrés.

«Ce qui est réconfortant, c'est que 23 des 25 bâtiments étaient déjà vides. Il n'y avait des gens que dans deux hôtels, et c'est là que se poursuivent les travaux» de déblaiement des décombres, a déclaré le ministre, cité par l'agence Anatolie.

M. Atalay a refusé de faire un pronostic sur le nombre de personnes encore prisonnières des amas de béton.

«Il y a des chiffres contradictoires. Les propriétaires des hôtels nous ont donné des chiffres, mais les caméras de surveillance montrent qu'un certain nombre de personnes sont sorties» des bâtiments, a-t-il dit.

Le réceptionniste d'un des deux hôtels, Recep Özhan, a pu sortir du bâtiment à temps. «Il y avait 32 clients enregistrés à l'hôtel hier, mais je ne sais pas combien étaient présents dans le bâtiment. Il y avait aussi des invités», a-t-il déclaré à Anatolie.

«Quand je suis sorti, il n'y avait qu'un nuage de poussière partout. Je ne sais pas si quelqu'un a pu sortir à part de moi», a ajouté le réceptionniste.

Un des hôtels, un bâtiment de six étages, hébergeait des journalistes et des équipes du Croissant Rouge turc, selon la chaîne NTV.

M. Atalay a précisé que des dégâts avaient été constatés dans des villages, mais qu'aucun habitant n'y était porté manquant.

Plusieurs experts s'exprimant sur les chaînes de télévision estimaient que les bâtiments se sont effondrés après une secousse d'intensité relativement faible, car ils avaient déjà été fragilisés par le précédent séisme.

Jeudi, 792 sauveteurs étaient à pied d'oeuvre dans les décombres tandis que 30 avions assuraient un pont aérien, a affirmé l'AFAD. Trois avions-hôpitaux et huit hélicoptères médicalisés participaient aux secours.

Ce nouveau séisme a confirmé aux habitants de la province de Van la nécessité de vivre sous des tentes, à l'écart de leurs habitations endommagées, en dépit de conditions climatiques difficiles.

De la neige était attendue vendredi à Van, et une baisse de la température de quatre à six degrés devait intervenir samedi.

Deux adolescents de 13 et 14 ans, qui vivaient sous une tente avec leur famille depuis le séisme du 23 octobre, sont cependant morts jeudi, asphyxiés par du monoxyde de carbone alors qu'ils tentaient de se chauffer avec un poêle à charbon dans leur tente, selon Anatolie. Quatre autres membres de la famille ont été hospitalisés.