La police britannique a revu sensiblement à la hausse jeudi le nombre de personnes qui auraient été victimes d'écoutes téléphoniques de la part du tabloïd News of the World, affirmant qu'elles pourraient être près de 6000, soit 2000 de plus qu'estimé jusqu'à présent.

«Il n'est pas possible de donner un chiffre précis du nombre de personnes dont les téléphones ont été écoutés, mais nous pouvons confirmer qu'à ce jour (jeudi), le nombre de personnes (...) qui apparaissent sur les documents analysés par la police (et qui du coup seraient de potentielles victimes) est de 5795», a déclaré la police dans un communiqué.

Jusqu'à présent, la police estimait que 3870 personnes, dont des hommes politiques, des membres de la famille royale britannique et d'autres célébrités, avaient pu être écoutées par News of the World, un tabloïd appartenant au magnat de la presse Rupert Murdoch.

Le scandale a éclaté en 2006, mais il a pris une nouvelle dimension cet été quand des journaux ont révélé que le téléphone d'une collégienne de 13 ans, Milly Dowler, assassinée en 2002, avait aussi été piraté, provoquant l'indignation générale.

L'affaire a déclenché un séisme politico-médiatique, avec la fermeture définitive de News of the World, la démission de proches de Rupert Murdoch, de hauts responsables de la police britannique et d'un collaborateur du premier ministre David Cameron, ainsi que de multiples interpellations.

Des parlementaires britanniques entendront pour la deuxième fois, le 10 novembre, le fils de Rupert Murdoch, James Murdoch, patron de News International, la filiale chapeautant les journaux britanniques de l'empire de presse Murdoch.