Les opérations de recherches menées depuis le séisme qui a frappé dimanche dernier la province turque de Van et fait 582 morts selon un nouveau bilan touchaient à leur fin samedi soir, les chances de retrouver des survivants étant désormais infimes, a-t-on indiqué de source officielle.

La dernière personne extraite vivante est un garçon de 12 ans, sauvé vendredi, 108 heures après le tremblement de terre d'une magnitude de 7,2, à Ercis, ville la plus touchée.

Au total, 231 personnes ont été sauvées des gravats après le séisme, qui a fait 582 morts et plus de 2600 blessés, selon un dernier bilan annoncé samedi par le vice-premier ministre Besir Atalay.

Il a indiqué que les travaux de recherches pour des survivants dans les décombres prendront fin samedi soir. «Les secouristes travaillent encore dans les ruines de quatre immeubles d'Ercis. Ce soir, ce sera terminé,» a-t-il devant la presse à Van, la capitale régionale.

Des travaux se poursuivaient encore à 15h (11h, heure de Montréal) dans au moins deux chantiers, a indiqué la chaîne d'information NTV.

Le ministre a remercié la communauté internationale «pour sa sensibilité» envers les sinistrés et affirmé que l'électricité, le gaz, l'eau courante et le réseau de télécommunication avaient été rétablis dans l'ensemble de la région.

M. Atalay a surtout demandé aux Turcs mobilisés pour les sinistrés de leur envoyer des vêtements chauds car les hivers sont particulièrement rudes dans la zone.

Le ministre de l'Urbanisation, Erdogan Bayraktar, à pour sa part assuré que de nouveaux logements seraient prêts pour les rescapés d'ici septembre 2012. Et d'ici là ils seront logés en principe dans des conteneurs et des maisons préfabriquées, a-t-il ajouté.

La pluie et la neige ajoutent à la détresse des rescapés qui tentent de refaire leur vie dans des villages de toile.

À Van, les bulldozers qui ont amorcé jeudi les travaux de déblaiement après qu'un point final a été mis aux espoirs de nouveaux sauvetages dans cette agglomération, ont travaillé pendant toute la journée et ont rasé certains bâtiments lourdement endommagés qui présentaient un risque.

Et à Ercis, des pelleteuses en ont fait de même pour plusieurs immeubles dangereusement inclinés. Les secouristes tentaient d'atteindre quelques cadavres bloqués encore sous les amas de fer et de béton.

«Il n'est plus possible, à moins d'un gros miracle, de trouver des personnes en vie dans les débris, par ce froid», a expliqué sur la chaîne CNN-Türk, un secouriste et médecin turc.

L'armée accompagne depuis vendredi les camions d'aide humanitaire, après le pillage de plusieurs véhicules du Croissant-Rouge turc.

Dans l'ensemble du pays, les Turcs ont par ailleurs célébré samedi, dans le deuil, le 88e anniversaire de la fondation de la République le 29 octobre 1923, manifestant leur compassion à l'égard des victimes.

Les traditionnelles parades militaires et les festivités ont été annulées.

Dans un discours, le président turc Abdullah Gül a critiqué le manque de contrôles du respect des normes de construction, qui explique la présence de bâtiments de «mauvaise qualité».

Plus de 5000 immeubles se sont effondrés à Van, relançant la polémique sur le non-respect des normes sismiques et l'honnêteté des constructeurs.

Face à la catastrophe, la Turquie a accepté mercredi les offres d'aide d'une douzaine de pays, dont Israël et l'Arménie, deux pays avec lesquels elle entretient des relations difficiles.

Les États-Unis ont aussi envoyé une aide humanitaire à leur allié turc de l'OTAN. Le secrétaire à la Défense Leon Panetta a ordonné vendredi l'envoi d'un avion militaire chargé d'aide à la Turquie.