Le président français Nicolas Sarkozy, interrogé lors d'une interview mardi sur l'exigence d'Israël d'être reconnu comme un État juif, a répondu: «Un "État juif" n'a pas de signification, parce qu'un État n'est pas juif ou catholique».

Au cours d'un entretien accordé à l'AFP et à deux radios de la communauté juive française, Radio J et RCJ, M. Sarkozy a déclaré: «"État juif", je ne sais pas ce que ça veut dire», ajoutant que parler d'un «État du peuple juif, c'est déjà plus intéressant».

«Je défends l'idée de deux États nations. Un "État juif" n'a pas de signification parce qu'un État n'est pas juif ou catholique. "État du peuple juif", c'est une discussion qu'on peut avoir, mais "État juif", ça n'a pas beaucoup de sens», a-t-il insisté.

Le 18 juillet, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait déjà critiqué la notion d'«État juif», lors d'une réunion ministérielle de l'Union européenne à Bruxelles sur une éventuelle relance du processus de paix au Proche-Orient.

Entre autres «problèmes» rencontrés par ce processus, M. Juppé avait cité «en particulier la mention d'un État juif». «Que je sache, aujourd'hui en Israël, il y a des Juifs mais il y a aussi des arabes», avait déclaré le chef de la diplomatie française.

Le lendemain, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait déclaré avoir «pris connaissance avec étonnement» des propos de M. Juppé.

«Effectivement, le Crif se félicite de ce que, dans l'État d'Israël, il y ait 20% de citoyens arabes qui jouissent des mêmes droits que les autres citoyens israéliens», avait réagi le Crif.

En outre, «Israël se veut être l'État du peuple juif», et «le Crif considère qu'il est bien normal que le peuple juif puisse disposer d'un État», avait-il commenté.

Le Crif avait rappelé que «dans une résolution de 1947, l'Assemblée générale de l'ONU a voté en faveur de l'existence d'un "État juif" et d'un "État arabe"».