Le premier ministre russe Vladimir Poutine a promis de poursuivre une politique étrangère «équilibrée» en vue de son retour prévu au Kremlin en 2012 et s'en est pris à l'Occident, accusé de prêter à tort à la Russie des «ambitions impérialistes», dans une interview télévisée lundi.

Interrogé sur l'épithète de «faucon» souvent associée à sa personne, M. Poutine a laconiquement répondu que ce rapace était un «bon oiseau» et ajouté que la Russie allait «continuer de conduire une politique étrangère équilibrée comme dans le passé».

«Cela signifie que nous voulons avoir des relations de bon voisinage, des relations amicales avec tous nos partenaires», a-t-il ajouté dans cet entretien diffusé par les trois principales chaînes de télévision russes.

Interrogé sur sa proposition de créer une union eurasiatique réunissant certains pays de l'ex-URSS et sur les accusations d'«impérialisme» visant la Russie, M. Poutine s'en est pris à l'Europe et aux États-Unis.

«Nous ne parlons pas de restaurer l'Union soviétique: la Russie n'y voit pas son intérêt aujourd'hui», a-t-il affirmé.

L'Union européenne a un degré d'intégration «dont aurait pu rêver l'Union soviétique» et un processus d'intégration est en cours autour des États-Unis, a relevé M. Poutine en ajoutant: «Eux, ils peuvent tout faire, et il n'y a pas de problème, mais quand il s'agit de nous cela s'appelle des ambitions impérialistes».

«Je peux dire à ces critiques, manifestement malhonnêtes: Occupez-vous de vos affaires, luttez contre l'inflation, contre la dette, contre l'obésité», a-t-il lancé.

M. Poutine a également critiqué la politique des États-Unis, sans les citer nommément: «Nous ne voulons pas faire semblant d'être le gendarme du monde, mais s'il y en a qui aiment ça, qu'ils le fassent!».

Vladimir Poutine avait annoncé au congrès de son parti, Russie unie, le 24 septembre, son intention de redevenir président après le scrutin de mars 2012, une élection qu'il est quasiment assuré de remporter en l'absence d'une réelle opposition, laminée durant ses deux mandats au Kremlin (2000-2008).

Des analystes ont ensuite indiqué que le «redémarrage» des relations entre Washington et Moscou risquait d'être remis en question par le retour de M. Poutine à la présidence russe.