L'Espagne a donné son accord pour participer au bouclier antimissile de l'OTAN en accueillant des navires militaires américains équipés d'intercepteurs, a annoncé mercredi le premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero à Bruxelles.

Les quatre navires, équipés du système de combat Aegis, seront déployés à la base navale américaine de Rota (sud de l'Espagne) d'ici à 2013, a précisé M. Zapatero devant la presse au siège de l'OTAN.

«L'Espagne est un membre (de l'OTAN) engagé dans la défense collective de l'Europe», a-t-il déclaré. C'est un programme «purement défensif» destiné à «prévenir la menace balistique», selon lui.

Basé sur une technologie américaine, le bouclier antimissile est l'un des principaux axes de développement de l'OTAN dans les prochaines années, a rappelé le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, en précisant que le programme devrait être «totalement opérationnel en 2018».

L'accord avec l'Espagne est «un signal fort qui démontre que les États-Unis continuent d'investir dans l'Alliance et dans le partenariat» avec les pays européens «en dépit des contraintes budgétaires», a déclaré le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta.

La Turquie, la Pologne et la Roumanie ont officialisé leur participation au bouclier ces derniers mois. Un puissant radar américain sera implanté dans le sud-est de la Turquie, tandis que des intercepteurs de type SM-3 seront déployés dans le sud de la Roumanie et en Pologne. Des annonces d'autres pays pourraient suivre dans les prochains mois, selon M. Rasmussen.

Les dirigeants des 28 pays membres de l'OTAN avaient donné leur feu vert en 2010 à ce bouclier, dont des responsables américains ont indiqué qu'il visait principalement à prévenir la menace balistique venant d'Iran.

La Russie a demandé, en vain, à ce que l'OTAN abandonne ce projet ou l'y associe.

Un navire américain, l'USS Monterey, est actuellement dévolu à la lutte antimissile et patrouille en mer Méditerranée.