Le premier ministre russe Vladimir Poutine a appelé à créer une «Union eurasiatique» avec les anciennes républiques soviétiques, tout en se défendant de vouloir ressusciter l'URSS, dans un article publié mardi pour le quotidien russe Izvestia.

«Nous proposons un modèle d'unification puissante et supranationale, capable de devenir l'un des pôles du monde contemporain», explique dans cet article M. Poutine, candidat à la présidentielle de 2012 et pratiquement assuré de revenir au Kremlin.

Il vante les avantages de ce qui selon lui peut devenir -vingt ans après l'explosion de l'Union soviétique- le noyau de ce nouveau projet: l'Union douanière Russie-Bélarus-Kazakhstan, formalisée en 2009 mais dont M. Poutine, arrivé au pouvoir en 2000 et resté l'homme fort du pays, a été le principal artisan.

«Nous avons un but plus ambitieux: aller vers un autre niveau, plus élevé, d'intégration: l'Union eurasiatique», explique-t-il.

«L'idée n'est pas de récréer l'Union soviétique sous une autre forme», souligne cependant M. Poutine, qui avait restauré l'hymne soviétique après son arrivée au pouvoir, et a qualifié en 2005 l'explosion de l'URSS de «plus grande catastrophe géopolitique» du XXe siècle.

L'idée de cette Union eurasiatique est celle «d'une intégration étroite sur de nouvelles valeurs, politiques et économiques», avance l'ex-agent du KGB.

«Ce sont les exigences de l'époque», ajoute-t-il.

La Russie cherche depuis plusieurs années à renforcer ses liens, notamment économiques, avec ses anciens partenaires soviétiques.

Dans son article M. Poutine qualifie d'ailleurs d'«étape historique» la mise en place prévue en janvier 2012 d'un espace économique unique avec le Bélarus et le Kazakhstan, prolongement de leur Union douanière.

La Russie, en conflit avec l'Ukraine sur les tarifs gaziers, n'a eu de cesse de proposer à Kiev de rejoindre cette union, mais a pour l'instant essuyé un refus de ce pays qui ambitionne de renforcer ses liens avec l'Union européenne.