Plusieurs responsables de la droite française sont montés au créneau mardi pour dissiper d'éventuels doutes sur la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012, après l'échec cinglant de sa majorité aux élections sénatoriales.

«La bataille a commencé, je mettrai toutes mes forces dans cette bataille pour permettre au président de la République d'être réélu», a martelé mardi le premier ministre François Fillon devant les députés du parti de la majorité UMP.

Mais ce résultat des sénatoriales «aurait pu être évité s'il n'y avait pas ce climat général et des divisions qui représentent ce qui nous a manqué pour avoir la majorité», a ajouté M. Fillon, cité par des responsables de la majorité.

La droite a enregistré une sévère défaite aux sénatoriales de dimanche qui ont vu la gauche remporter la majorité absolue à l'occasion du renouvellement de la moitié de sièges de la chambre haute du Parlement, contrôlée par la droite depuis 1958.

Cet échec du parti UMP au pouvoir traduit le ras-le-bol des élus locaux, qui composent les Grands Électeurs appelés à voter aux sénatoriales, déjà exprimé lors des dernières élections municipales, régionales et cantonales.

Et pose la question de savoir si, pour les élus de droite, Nicolas Sarkozy reste le bon candidat pour la présidentielle du printemps prochain.

«Nicolas Sarkozy est le candidat évident pour la droite» en 2012, a affirmé le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, lors de l'émission Preuves par 3 Public Sénat/AFP, cherchant à couper court aux spéculations sur la candidature du président français.

«Je suis convaincu qu'il sera candidat, en tout cas c'est mon espoir profond», a-t-il ajouté, alors que Nicolas Sarkozy, déjà embarrassé par des affaires de financement politiques potentiellement explosives pour lui, continue d'avoir une cote de popularité toujours très basse dans les sondages (aux environ de 35% d'opinions favorables).

«C'est le candidat naturel évidemment», a également insisté le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer. «Les députés de la majorité doivent surtout se centrer sur le travail de rassemblement, tout ce qui divise et atomise une majorité l'affaiblit», a-t-il prévenu.

«Ce n'est pas l'heure des crises de nerfs!», a averti la secrétaire d'État aux solidarités Marie-Anne Montchamp. «Le président est naturellement le chef de file pour le prochain combat présidentiel».

Dans le passé, les noms du chef du gouvernement et de l'actuel ministre des Affaires étrangères Alain Juppé ont été évoqués par des élus de droite pour briguer la présidence de la France.

Le député souverainiste de droite, Nicolas Dupont-Aignan, en rupture de ban de l'UMP, avait clairement annoncé la couleur lundi: «Si Nicolas Sarkozy avait un peu de dignité, il annoncerait clairement sa décision de ne pas se représenter», avait-il dit.