L'ancien premier ministre finlandais Harri Holkeri, qui a également été médiateur en Irlande du Nord et administrateur de l'ONU au Kosovo, est mort à l'âge de 74 ans, a annoncé lundi le parti conservateur auquel il appartenait.

«Harri Holkeri est décédé la nuit dernière à Helsinki», a déclaré Jenni Haukio, porte-parole du parti conservateur, au pouvoir à Helsinki. Selon la radio-télévision publique YLE, il est mort des suites d'une longue maladie.

Le décès de Holkeri, qui avait dirigé le gouvernement entre 1987 et 1991, est «une triste nouvelle pour nous tous», a réagi le conservateur Jyrki Katainen, l'actuel chef du gouvernement, dans un communiqué.

Né en 1937 dans la petite commune rurale d'Oripaeae, dans le sud-ouest du pays, Holkeri avait échoué à deux reprises à l'élection présidentielle, en 1982 et 1988, battu à chaque fois par Mauno Koivisto, un ancien collègue à la Banque centrale de Finlande et ancien premier ministre social-démocrate.

En 1987, Holkeri était devenu le premier conservateur finlandais à diriger le gouvernement depuis 1946.

Après son mandat marqué par le démantèlement de l'URSS voisine, il s'était illustré par ses efforts de médiation en Irlande du Nord. Il avait codirigé les négociations de paix qui ont mené à l'Accord du Vendredi saint, en 1998, une percée qui lui avait valu d'être décoré par la reine d'Angleterre Elizabeth II.

Après avoir assuré la présidence de l'assemblée générale de l'ONU entre 2000 et 2001, le Finlandais avait pris la tête de la Mission d'administration intérimaire de l'ONU au Kosovo (MINUK) à l'été 2003. Au printemps suivant, il avait dû se retirer pour raisons de santé.

Lundi, la classe politique finlandaise a rendu un hommage à M. Holkeri, qui laisse derrière lui une épouse, deux enfants et six petits-enfants.

C'était «une personne qui était capable de susciter la confiance dans des situations difficiles (...) Nous pouvons être fiers du travail qu'il a accompli à l'étranger», a souligné M. Katainen.

Ancien ministre des Affaires étrangères, le conservateur Ilkka Kanerva a décrit le disparu comme quelqu'un ayant «dédié toute sa vie aux besoins de la société». «Il a travaillé de tout son coeur», a-t-il dit à l'AFP.